Gard - Retrouvez l'interview du chef du secteur Canadair à la base de Nîmes-Garons

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Par Sécurité civile, le 11 Juillet 2020

"Chaque équipage peut réaliser jusqu’à 60 largages par jour" : retrouvez l'interview du chef du secteur Canadair à la base de Nîmes-Garons, qui évoque la mobilisation de ces avions bombardiers d'eau dans la lutte contre les incendies

Plus de 4000 largages ont été réalisés en 2019 par les avions bombardiers d’eau de la sécurité civile, pour lutter contre les feux de forêt. Cet été encore, les pilotes sont prêts à être mobilisés aux côtés des moyens terrestres, pour intervenir en France ou même à l’étranger. Rencontre avec l’un de ces aviateurs au pied marin.

On peut les voir survoler le bassin méditerranéen, la Nouvelle-Aquitaine, ou même traverser les frontières, les mois d’été, pour venir à bout d’incendies montagneux ou forestiers. Les Canadair, ces imposants bombardiers d’eau rouge et jaune répondent à l’indicatif radio « Pélican », comme ces oiseaux qui nagent le bec ouvert pour s’alimenter. Leurs pilotes, commandants de bord aux âmes de capitaines de navire, composent avec la mer et le feu, deux éléments aussi imprévisibles qu’indomptables.

Comme un avion dans l’eau

« Un avion, bien qu'amphibie, n'est pas vraiment fait pour aller dans l'eau. Un avion est en sécurité quand il est en l'air », confie Pierre Chicha, pilote de Canadair et chef du secteur Canadair à la base de sécurité civile de Nîmes-Garons. Alors, quand il s’agit d’écoper, mieux vaut avoir le pied marin. « Il faut pouvoir lire la mer. Savoir comment placer l'avion par rapport au vent, à la houle, au clapot, à la crête des vagues, aux turbulences… »

Les gestes sont minutieux pour atteindre la sensation de glisse parfaite, et remplir le réservoir des 6,3 tonnes d’eau. « Il y a une phase particulièrement délicate au moment où l’on approche de l'eau à vitesse lente, et lorsque l'on redécolle en pleine charge. Il faut maintenir l'avion en vol sans toucher l'eau violemment, sans incliner fortement, il ne faut pas avoir de panne à ce moment-là. »

Les pilotes s’exercent toute l’année pour savoir se poser sur l’eau, manœuvrer en cas de problème et maintenir leur culture des hydravions. Si les plans d’eau intérieurs (lacs, étangs, fleuves) sont plus faciles à appréhender, l’apprentissage est long et la grande bleue n’est jamais totalement apprivoisée.

« Autorisation de largage ! »

Une fois la charge pleine, direction l’adversaire : le feu. La complémentarité terre-air prend de nouveau tout son sens, puisque c’est la combinaison de l’action des troupes de sapeurs-pompiers au sol et des avions, qui permettra l’extinction. Sur terre, le commandant des opérations de secours établit la stratégie d’attaque du feu, aidé par la vision aérienne des pilotes : « On peut voir les points sensibles à défendre en priorité, comme des habitations ou des axes routiers, et les dangers comme les lignes haute-tension, les autres avions et les hélicoptères ».

Du ciel, les pilotes distinguent les contours du feu, son origine, son déplacement… Un dialogue radio codifié s’opère entre les sapeurs-pompiers et les pilotes, « flanc droit, tête de feu, moyens engagés, mise en sécurité des personnels… », pour conclure par le sésame : « autorisation de largage ! ».

Le Pélican réduit alors sa vitesse, descend à 30 mètres du sol et s’affranchit de sa cargaison. La manœuvre est aussi brutale que périlleuse : les 6 tonnes d’eau, tombant à plus de 200 km/h, peuvent projeter des cailloux, des morceaux d’arbres, ou endommager un véhicule. « Nous devons être sûrs que les sapeurs-pompiers sont à l’abri dans leur camion, et éloignés d’au moins 50 mètres. Si on largue sur un véhicule, on peut casser un pare-brise et blesser les gens à l’intérieur ». Un « largage de sécurité » peut cependant être effectué sur un camion de pompier en danger, encerclé par les flammes. « On va larguer du double de la hauteur habituelle, de manière à ce que l’eau tombe moins violemment. C’est rare, mais cela arrive tous les ans. »

Le bal des Canadair

Pendant qu’un avion part se rassasier, un second largue, et ainsi de suite jusqu’à 60 largages par jour et pour un équipage, sur les incendies les plus conséquents. Les douze Canadairs de la base de sécurité civile de Nîmes peuvent même se retrouver en l’air en même temps, formant un ballet aux lignes gracieuses : « Pour se présenter dans l'eau, et se présenter sur le feu, l’important est la trajectoire. Il faut être un amoureux de la belle trajectoire, pour faire un bel écopage, arriver au point de largage à la bonne vitesse, à la bonne hauteur, et au bon cap. C'est le feeling du pilote. »

 

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