Béziers - On ne combat pas l'extreme-droite avec des analyses sociologiques, on la combat d'abord dans la rue!

Béziers - On ne combat pas l'extreme-droite avec des analyses sociologiques, on la combat d'abord dans la rue!

Béziers - On ne combat pas l'extreme-droite avec des analyses sociologiques, on la combat d'abord dans la rue!

Par Jean-Marc BIAU pour lez PCF, le 11 Avril 2024

Jean-Marc BIAU, vous êtes Conseiller Régional communiste et Secrétaire de la Section PCF de Béziers, et vous soutenez la marche unitaire contre les idées d’extrême-droite initiée par les syndicats qui aura lieu le mardi 23 avril à Béziers à 14h00 au départ de la Bourse du Travail de Béziers.

Oui, non seulement, je la soutiens mais j’appelle tous les élu-es, à commencer par les élus régionaux de gauche, les citoyens bien sur et globalement tous les progressistes et républicains qui ne se résignent pas devant la montée des idées d’extrême droite, à participer activement à cette initiative importante et salutaire. On ne transige pas avec l’extrême droite, on la combat en battant le pavé biterrois le 23 avril 2024 à 14h00 aux cotés des salarié-es et des citoyen-nes !

On sent poindre une certaine urgence dans vos propos, face aux sondages favorables au RN dans le cadre des élections européennes du 9 juin prochain.

J’aime bien reprendre l’expression de Sophie BINET, de la CGT : il est minuit moins le quart et ce pour plusieurs raisons. Cela exprime d’abord le fait de ne pas se voiler la face, de ne pas faire l’autruche et d’ouvrir enfin le couvercle de la cocotte : les Français, notamment les classes les plus populaires, sont tentés par le vote RN qui se retrouve ainsi à quelques encablures de prendre le pouvoir en France. Cela exprime aussi l’imminence, l’urgence de la situation qui nécessite une réaction et des actes politiques parce que le reflexe républicain, avec Macron au pouvoir et sa politique en faveur des plus riches, son autoritarisme, ne fonctionne plus aujourd’hui !

Comment analysez-vous cette situation ?

Il y a tout un faisceau de raisons objectives à la situation que nous traversons. D’abord, la faiblesse de la gauche, marqué par d’un coté le quinquennat de François Hollande qui a réussi le tour de force de faire pire que Nicolas SARKOSY, avec des reculs pour la classe ouvrière et les syndicats et une politique économique libérale qui a dégouté les classes les plus populaires. De l’autre coté, une partie de la gauche a choisi la voie de l’invective permanente, du bruit et de la fureur et cela occulte la nécessaire bataille des idées pour une société plus juste et plus égalitaire. Il y a donc une lassitude et une résignation dans le monde ouvrier et rural et cela se voit car le premier parti ouvrier de France, c’est quand même celui de l’abstention et c’est grave !

Vous dénoncez une imposture sociale du RN et pourtant le nombre de voix pour l’extrême droite augmente.

Je crois d’abord qu’il ne faut pas mésestimer la force du message d’ensemble du RN envers les Français. D’abord, elle s’appuie sur le chauvinisme des populations, sur un nationalisme qui trouve sa source dans la mondialisation et dans une Europe aux mains des marchés financiers, loin des gens. Ensuite, le basculement de la majorité ou de la droite vers la droite extrême est un boulevard pour le RN qui n’a rien à faire, sinon juste dire qu’il a raison depuis des années, ce qui est totalement faux. Cela fait que le RN s’adresse aujourd’hui à deux catégories de citoyens, ceux qui ont un désir d’ordre avec son électorat traditionnel mais aussi à ceux qui ont désir de subversion, les milieux populaires qui souffrent de la vie chère et de l’inflation et qui veulent que cela change, le milieu de la ruralité et des villes moyennes qui se sentent délaissés de la République, sans Services Publics, ni transports, et quelque peu assigné à résidence, sans aucune solutions.  

Que faire pour enrayer la progression de l’extrême droite ?

D’abord, je tiens à souligner le travail des organisations syndicales, en particulier la CGT, qui ont véritablement pris la mesure de la situation et qui travaillent des solutions. En un sens, c’est un signal pour les partis politiques et pour certain-es élu-es qui ont délaissé les milieux populaires et la ruralité et qui se reposent trop sur une alternative politique centrée sur les seules élections. Il faut continuer à dénoncer les votes de l’extrême droite contre les salaires ou la répartition des richesses, il faut continuer à mettre en lumière les liens fondamentaux entre le principal parti d’extrême-droite, le RN, avec le grand capital dont une partie a déjà choisi cette formation politique. Il nous faut travailler la question de la jeunesse sur le volet mémoriel et les dangers du fascisme, il faut donc engager un combat politique qui permette aux travailleurs de poser la question de la construction d’une société basée sur le partage des richesses, la laïcité et le vivre ensemble et propose des mesures en ce sens en redonnant le pouvoir aux citoyen-nes et aux salarié-es.

Quelles sont les propositions du PCF ?

D’abord reposer la question de la paix en Europe et dans le monde. Rien ne peut se construire dans un monde en guerre et il faut mettre la paix au cœur de la campagne électorale des élections européennes. Penser que l’on va consacrer 424 milliards d’euros à la guerre alors que tant de besoin s’expriment dans la population et dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique est un non-sens absolu. Il n’y a pas de progrès social sans paix et pas de paix sans progrès social. En résumé, porter de véritables réponses sur le travail, le pouvoir d’achat, l’emploi, la paix et une écologie qui ne peut consister en des mesures de privation des catégories sociales les plus modestes. C’est tous le sens des propositions que porte le PCF ave la liste Gauche Unie conduite par Léon Desfontaines pour les Elections Européennes du 9 juin 2024 prochain. Reprenons la main, c’est tout le sens du message porté par le PCF !

 

 

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