Pyrénées-Orientales - Le jeu des 7 erreurs du SCOT plaine du Roussillon

Pyrénées-Orientales - Le jeu des 7 erreurs du SCOT plaine du Roussillon

Pyrénées-Orientales - Le jeu des 7 erreurs du SCOT plaine du Roussillon

Par Francis Daspe, le 11 Mars 2024

La France Insoumise a déjà fait part dans un précédent communiqué de ses profondes inquiétudes relatives aux orientations du SCOT (schéma de cohérence territoriale) Plaine du Roussillon. En effet, ce projet de SCOT accumule un certain nombre de travers tant sur la forme, dans sa conception, que sur le fond, dans sa réalisation. A tel point que l’on pourrait l’examiner sous l’angle du jeu des 7 erreurs.

Première erreur, une fuite en avant dans les orientations qui ont prévalues depuis plusieurs décennies. Ce sont celles-ci qui ont contribué à conduire à la catastrophe à laquelle nous sommes confrontés : artificialisation, bétonnage, gaspillage de l’eau, étalement urbain, mitage des espaces ruraux environnants ou même plus lointains etc.

Deuxième erreur, une absence d’évaluation sérieuse du précédent SCOT. Le projet ne s’appuie pas sur un réel examen d’un passé pourtant récent, ne permettant par conséquent pas d’en tirer de nécessaires leçons. Si faire des erreurs peut être excusable, il n’en va pas de même de ne pas les reconnaitre, de ne pas en prendre compte, de persévérer avec acharnement dans les mauvaises directions.

Troisième erreur, de gigantesques lacunes dans la connaissance de la réalité. On peut noter une inquiétante incapacité de la part des services de l’Etat  à prendre la mesure de la réalité de la situation et à établir un état des lieux objectif, comme par exemple pour l’eau dont la situation réelle en bien des domaines reste approximative (nappes, forages etc.). Cette carence est aggravée par l’absence de volonté des concepteurs de ce SCOT d’en savoir davantage. Et quand les services de l’Etat sont en mesure de fournir des indications pertinentes, celles-ci ne sont délibérément pas prises en compte, comme c’est le cas pour la croissance démographique dans le département qui est surévaluée, sans doute pour justifier la poursuite du bétonnage.

Quatrième erreur, un refus de prise de conscience de l’ampleur des enjeux écologiques du moment présent. Le projet de SCOT perpétue au contraire les mêmes mirages dont l’obsolescence constitue un péril grave et imminent pour la planète en général, pour le département en particulier : illusion « tout-tourisme », croyance en des ressources infinies, consommation d’espaces sans limites, incapacité à s’interroger sur le problème des résidences secondaires et du phénomène Airbnb pour la question du logement, velléité de verser dans un « tout-logistique » compensatoire de mauvais aloi etc.   

Cinquième erreur, un document très souvent en situation de non-conformité avec les autres documents d’urbanisme et d’aménagement. Il n’est en effet pas surprenant de constater que ce projet de SCOT se trouve en contradiction avec le SAGE (schéma d’aménagement et de gestion des eaux de la plaine du Roussillon), le SDAGE (schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux Rhône-Méditerranée), le PGRI (plan de gestion des risques d’inondation) ou le SRADDET (schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires). Et qu’en d’autres cas, il sombre dans la facilité et dans la défausse en reportant sur les documents d’urbanisme de rang inférieur comme les PLU (plan local d’urbanisme) ou PLUI (plan local d’urbanisme intercommunal) la responsabilité de trancher.

Sixième erreur, le renforcement des dynamiques territoriales aux effets mal maîtrisés. En fin de compte, ce projet de SCOT conduit à l’accentuation des évolutions qui font des dégâts en termes d’aménagement du territoire : métropolisation macrocéphale, littoralisation e=incontrôlée, périurbanisation fondée sur l’étalement urbain etc.

Septième erreur, au choix…  Chacun pourra trouver à sa guise celle qui l’intéresse et illustre de la manière la plus concrète les contresens portés par le document incriminé. Ce sera chose aisée tellement ce projet de SCOT mal fagoté recèle de malfaçons et de défauts de fabrication. La France Insoumise en détaillera certaines d’entre elles dans sa contribution qu’elle versera à l’enquête publique.

Francis DASPE, animateur de La France Insoumise

 

 

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