Pyrénées-Orientales - Francis Daspe à Toulouges : « La République n'est pas une rente de situation paresseuse »

Pyrénées-Orientales - Francis Daspe à Toulouges : « La République n'est pas une rente de situation paresseuse »

Pyrénées-Orientales - Francis Daspe à Toulouges : « La République n'est pas une rente de situation paresseuse »

Par Francis Daspe, le 28 Juillet 2023

Ce jeudi 27 juillet, à Toulouges, La France Insoumise / Nupes proposait une conférence / débat animée par Francis Daspe, sur le thème des liens, à la fois historiques et idéologiques, entre République et Révolution. Il s’agissait d’un sujet au cœur de l’actualité politique avec la notion d’arc républicain utilisée ces dernières semaines par la macronie. « La République n’est pas un régime neutre, elle doit être considérée à la fois comme une héritière et un héritage de la Révolution française », indiquait en préalable Francis Daspe, qui conseillait pour l’occasion de se défier de tout anachronisme, sans s’interdire de procéder à des comparaisons ou à des analogies.

A travers l’examen de quelques journées révolutionnaires, il montrait la dynamique révolutionnaire caractérisée par l’action combinée des assemblées (serment du jeu de paume, abolition des privilèges, déclaration des droits de l’homme et du citoyen) et du peuple en colère (prise de la Bastille, grande peur paysanne, retour forcé du roi et de sa famille à Paris). « Ces événements qui posent les premières fondations de la Révolution sont primordiaux pour comprendre les deux objectifs qui seront continuellement visés : le triomphe de la souveraineté populaire et la recherche constante de plus d’égalité ». Ce sera le fil rouge du combat républicain au siècle suivant, connaissant parfois des avancées avec deux nouvelles révolutions, les « Trois Glorieuses » en 1830 et Février 1848, mais en d’autres occasions des reculs avec notamment la sanglante répression de la Commune de Paris en 1871. « La plupart des symboles actuels de la République proviennent directement de la Révolution française, que ce soit le drapeau, l’hymne, la fête nationale, la devise ou encore le bonnet phrygien », expliquait-il.

A chaque avancée conjointe du régime républicain et des idées révolutionnaires, il y a eu des adversaires déterminés. « Ils ont pris des noms différents au cours de la longue période : Feuillants ou Thermidoriens au 18° siècle, parti de la résistance ou parti de l’ordre au siècle suivant, les 200 familles ou vichystes au 20 siècle », détaillait-il. « Aujourd’hui, ils existent plus que jamais. Mais ils agissent certes un peu différemment : ne pouvant détruire frontalement la République en tant que régime institué, ils veulent la reconfigurer selon leurs intérêts de classe pour abattre la res publica (la chose publique) et museler le demos (le peuple et sa souveraineté), et ceci parfois en s’autoproclamant fort hâtivement, non sans cynisme, rempart de la République !  ».

Pour l’orateur, la République est un effort ininterrompu pour faire progresser la liberté, l’égalité et la fraternité, de manière réelle et concrète, et ce pour le plus grand nombre. « Et pas pour réduire les capacités d’expression des citoyens dans une dérive illibérale décomplexée, pas pour favoriser des inégalités de richesses injustifiables et générées par un système économique visant à l’enrichissement d’une minorité de premiers de cordée, pas pour ouvrir la voie à toutes les stigmatisations et discriminations des premiers de corvées qui font avancer le pays quelles que soient leurs origines », précisait Francis Daspe qui concluait en expliquant que « la République n’est pas une rente de situation paresseuse ». Message envoyé aux petits rentiers du prétendu arc républicain qui devraient méditer  l’apostrophe de Léon Bourgeois lancée fort opportunément aux nouveaux ralliés à la République, au début du XXe siècle, faute de persistance d’alternative crédible au régime républicain triomphant : « Vous acceptez la République ? Fort bien ! Mais acceptez-vous le bilan de la Révolution ? »… C’est cela être républicain !

 

 

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