Hérault - Extrêmes souffrances des animaux à l'abattoir de Bazas Sous les yeux des services vétérinaires impassibles


Hérault - Extrêmes souffrances des animaux à l'abattoir de Bazas Sous les yeux des services vétérinaires impassibles

Par Communiqué de L214, le 26 Juillet 2023

Extrêmes souffrances des animaux à l’abattoir de Bazas Sous les yeux des services vétérinaires impassibles

L214 dévoile aujourd’hui de nouvelles images tournées dans l’abattoir de Bazas en Gironde*.

L'enquête est présentée par l'auteur et philosophe Tristan Garcia, originaire de Toulouse.

L’enquête montre des pratiques et des installations qui sont en violation grave de la réglementation, entraînant des souffrances extrêmes pour les animaux (vaches, taureaux, veaux, agneaux, porcelets,...) : coups d’aiguillon dans l’anus, les yeux, étourdissements ratés, animaux suspendus et saignés encore conscients (détails ci-dessous). Une inspection des services vétérinaires de 2016 avait déjà identifié les dysfonctionnements qui perdurent 7 ans plus tard (détails ci-dessous).

L214 demande la fermeture d’urgence de l’abattoir et l’instauration d’un droit de visite des abattoirs par les parlementaires. Une pétition adressée à Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture, et à Etienne Guyot, préfet de la Gironde est lancée sur le site de l’association.

L214 porte plainte contre l'abattoir pour cruauté et sévices graves commis envers des animaux auprès du procureur de la République de Bordeaux.

L214 dépose un recours en responsabilité contre l’Étatauprès du tribunal administratif de Bordeaux pour manquement à sa mission de contrôle de l’application de la réglementation (déjà 3 condamnations de l’État cette année, détails ci-dessous).

L’abattoir de Bazas est géré par une société d’économie mixte constituée de la Communauté de Communes du Bazadais. L’abattoir abat des animaux majoritairement issus d’élevages locaux et en plein air, dont la viande est notamment commercialisée en direct des producteurs, en boucherie et supermarché, sous IGP Bœuf de Bazas, IGP et Label Rouge Bœuf de Chalosse, IGP Agneau de Pauillac et sous agriculture biologique.

→ Voir la liste des élevages qui envoient des animaux à l’abattoir de Bazas (non exhaustive)

Les infractions visibles sur les images :

Les bovins

Des bovins reçoivent des coups d’aiguillon électriques dans l’anus pour avancer dans des couloirs inadaptés (couloir à angle droit).

Le box d’immobilisation censé limiter les mouvements des bovins n’est pas adapté. Conséquences, jusqu'à trois veaux rentrent en même temps dans le box individuel. Pour les faire reculer, ils reçoivent des coups d’aiguillon électrique dans les yeux. Cette situation arrive également pour les vaches, boeufs, taureaux.

Plusieurs bovins paniqués tentent de fuir et se heurtent aux parois du box d’immobilisation.

Là où un seul coup de pistolet à tige perforante devrait suffire à étourdir les animaux, les ratés sont nombreux et plusieurs coups sont fréquemment donnés dans leur crâne. Les ratés sont dû au pistolet à tige perforante défaillant et au défaut d’immobilisation de la tête des bovins qui rend les tirs hasardeux.

Des bovins sont suspendus à une patte à la chaîne d’abattage encore conscients (respiration régulière, clignement des yeux) puis saignés. Une vache reçoit plusieurs coups de pistolet à tige perforante dans cette position avant d’être péniblement achevée au couteau.

Les moutons

Les moutons sont convoyés via un restrainer (deux tapis roulants parallèles censés bloquer les animaux). Ils sont aussi étourdis au pistolet à tige perforante. Il arrive que des moutons soient saignés les uns devant les autresdans le restrainer au lieu d’être suspendus et saignés plus loin.

Des moutons arrivent à se dégager et tentent de fuir. Certains sont rattrapés par la queue ou les oreilles et replacés brutalement dans le restrainer.

Des employés courent après les agneaux, couteau à la main, situation très dangereuse pour eux.

Des moutons reçoivent plusieurs coups de pistolet à tige perforante avant d’être vraiment étourdis là où seul coup devrait être utilisé.

De nombreux moutons sont suspendus et saignés encore conscients.

Les cochons

Les cochons sont étourdis à la pince à électronarcose (choc électrique censé provoquer une crise d’épilepsie). Le choc n’est pas immédiat comme il devrait l’être, les cochons hurlent au moment de l’application de la pince.

Comme pour les bovins, il arrive que plusieurs cochons rentrent dans le box d’immobilisation en même temps. Là aussi, certains reçoivent des coups d'aiguillon dans les yeux pour être forcés de reculer.

Les porcelets sont étourdis dans le même box d’immobilisation que tous les autres cochons. Le box d’immobilisation n’est pas du tout adapté. La pince à électronarcose n’étant pas adaptée pour eux, ils reçoivent des coups de pistolet à tige perforante hasardeux. Ils s’empilent les uns sur les autres.

Des porcelets sont clairement conscients quand ils sont relâchés du box d'immobilisation. Un porcelet doit être rattrapé et maintenu par un employé tandis que son collègue chargé de l’étourdissement le rejoint pour lui asséner un autre coup de pistolet à tige perforante.

Les images montrent également des asticots dans la pièce où sont stockés, théoriquement réfrigérés, les restes des animaux (têtes, queues, oreilles, boyaux, etc). On observe également le cadavre d’un veau prêt à naître, tiré d’une vache gestante abattue dans la journée.

Un agent des services vétérinaires bien identifiable sur les images est présent au moment de la mise à mort des animaux. La situation est chaotique mais il n’intervient pas.

Pour Tristan Garcia, écrivain et philosophe, qui présente ces nouvelles images : « Parfois il faut voir pour savoir. Certains d’entre nous savent quelles sont les conditions d’abattage des animaux en France, beaucoup l’ignorent encore. Même si c’est difficile, il faut le montrer. Personne ne peut accepter que la viande qu’il mange ait pour prix ces souffrances. »

Pour Sébastien Arsac, co-fondateur de L214 : « L’abattoir de Bazas est censé être un modèle de ce qui se fait de mieux : circuits courts, viande locale, bio, labellisée. Pourtant, la souffrance extrême des animaux est indéniable et les services vétérinaires de l’État totalement inopérants. C’est une constante, enquêtes après enquêtes. Prendre la sensibilité des animaux au sérieux conduit inévitablement à écarter la viande de nos assiettes. »

Abattoir de Bazas - Derrière les murs, l'horreur pour les animaux from L214 on Vimeo.

À propos de L214

L214 est une association de défense des animaux. Depuis ses débuts en 2008, elle a rendu publiques plus de 130 enquêtes révélant les conditions d'élevage, de transport et d'abattage des animaux. Ces vidéos ont permis de dévoiler les pratiques routinières et les dysfonctionnements d'une industrie qui considère et traite les animaux comme des marchandises.

Forte de plus de 50 000 membres, suivie par plus d'un million de personnes sur les réseaux sociaux, L214 a notamment obtenu l'engagement de plus de 180 entreprises à renoncer aux œufs de poules élevées en cage et aux pires pratiques d'élevage et d'abattage des poulets élevés pour leur chair et la création d’une commission d'enquête parlementaire sur les conditions d'abattage des animaux. Participant activement au débat démocratique, L214 est régulièrement sollicitée par les médias pour son expertise, et revendique l’arrêt de la consommation des animaux et des autres pratiques qui leur nuisent.

Hérault - Extrêmes souffrances des animaux à l'abattoir de Bazas Sous les yeux des services vétérinaires impassibles

 

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Hérault - Extrêmes souffrances des animaux à l'abattoir de Bazas Sous les yeux des services vétérinaires impassibles

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