Hérault - Rebond des défaillances : Pas nécessairement une mauvaise nouvelle

Hérault - Rebond des défaillances : Pas nécessairement une mauvaise nouvelle

Hérault - Rebond des défaillances : Pas nécessairement une mauvaise nouvelle

Par Sylvain BERSINGER, chef économiste chez Asterès, le 19 Juin 2023

Rebond des défaillances : Pas nécessairement une mauvaise nouvelle

Synthèse

Le nombre de défaillances au printemps 2023 a pratiquement retrouvé son niveau d’avant la crise sanitaire, ce qui est, de façon contre-intuitive, une évolution qui peut être positive. La crise sanitaire a entraîné une chute du nombre de défaillances d’entreprises du fait de l’ampleur des aides accordées. À partir de l’automne 2022 le nombre de défaillances mensuelles a progressivemnt retrouvé la tendance pré-Covid du fait de la levée des aides exceptionnelles. Ce rebond des défaillances est une évolution normale car la disparition de certaines entreprises est un processus naturel et malheureusement souhaitable, surtout quand le marché du travail s’approche du plein-emploi.

1) Nombre de défaillances : Plongeon puis rebond

Les défaillances ont plongé de façon inatendue pendant la crise sanitaire. Alors que les confinements ont entraîné un effondrement de l’activité économique il était craint, et attendu, que le nombre de défaillances explose. C’est en fait l’inverse qui s’est produit : en 2020 les défaillances ont chuté de près de 40 % par rapport à 2019. Cela s’explique par l’ampleur des mesures de soutien (le « quoi qu’il en coûte », comme le financement du chômage partiel ou les prêts à taux zéro) qui a permis à des entreprises de survivre alors qu’elles auraient probablement disparu s’il n’y avait pas eu la crise sanitaire.

Les défaillances ont rebondi avec la fin des mesures de soutien. La fin de la pandémie a entraîné la levée des mesures de soutien, qu’il aurait été extrêmement coûteux pour les finances publiques de maintenir indéfiniment. Même si l’économie a rebondi et a dépassé son niveau de 2019 dès la fin 2021, les défaillances sont également reparties à la hausse car les entreprises ne bénéficiaient plus d’aides exceptionnelles. Ainsi, dès l’automne 2022, le rythme des défaillances est redevenu pratiquement similaire aux niveaux de 2019.

2) Les défaillance : un processus naturel, voire souhaitable

Le rebond des défaillances depuis un an a été une évolution normale. Les défaillances sont généralement perçues négativement, notamment du fait des destructions d’emplois qu’elles peuvent entraîner. Cependant, la disparition des entreprises les moins rentables est un processus indispensable au développement d’une économie (d’où l’importance d’un filet de protection sociale au bénéfice des chômeurs). Cela rejoint le concept de « destruction-créatrice », selon lequel il est préférable que les entreprises les moins bien gérées, qui n’utilisent pas les meilleures technologies ou qui ne correspondent plus aux attentes des consommateurs, disparaissent au profit des entreprises mieux gérées, les plus innovantes et les plus capables de satisfaire la demande. Si les défaillances sont empêchées ou freinées, les entreprises inefficaces continuent à utiliser des ressources, notamment du travail qualifié (une ressource particulièrement rare en cette période de difficultés de recrutements), au détriment des autres entreprises pour qui cette ressource devient plus chère. Les défaillances permettent ainsi une réallocation des ressources vers les entreprises les plus productives, c’est-à-dire vers celles qui en font le meilleur usage.

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