France - Violence Santé Femme - L'ONG Gynécologie sans Frontièresa lancé en mars dernier la plateforme

France - Violence Santé Femme - L'ONG Gynécologie sans Frontièresa lancé en mars dernier la plateforme

France - Violence Santé Femme - L'ONG Gynécologie sans Frontièresa lancé en mars dernier la plateforme

Par Advocaciz Alexandra Richert, le 24 Mai 2023

L'ONG Gynécologie sans Frontièresa lancé en mars dernier la plateforme « Violence Santé Femme » https://violencesantefemme.fr.

Annuaire géolocalisé de professionnels de santé volontaires, formés et engagés à la prise en charge médicale (ou médico-psycho-sociale) des femmes victimes de violences (conjugales, intrafamiliales, sexuelles, sexistes, incestuelles, mutilatrices) et des enfants, sur tout le territoire national, la plateforme a également vocation à accompagner tous les professionnels de santé volontaires, en leur fournissant des outils d'aide à la prise en charge et à l'orientation vers les structures existantes, géographiquement accessibles aux victimes

Richard Matis, Président de l'association Gynécologie Sans Frontières explique : « Nous avons conçu cette plateforme pour que toutes les femmes aient accès à une prise en charge de proximité respectueuse des bonnes pratiques, par des professionnels formés et identifiés. Tous les professionnels de santé quels qu'ils soient, médecins, infirmiers, kinésithérapeutes, pharmaciens, sage-femmes, dentistes... sont la première ligne pour accueillir et orienter les victimes. Mais tous ne savent pas comment accueillir, écouter, aider, organiser la bonne prise en charge. Notre ambition a d'abord été de former les professionnels de santé, puis de les référencer et de référencer les structures existantes sur lesquelles ils pouvaient s'appuyer. 

Maintenant, nous ouvrons cet outil aux victimes (vers qui puis-je me tourner ?) ou à leur entourage ».

La plateforme complète ainsi l'offre des structures existantes telles que les Maisons des Femmes, les Centres de Psycho-Traumatologie, les Instituts de Victimologie, les Associations d'Aide aux Victimes de violences, les Instituts Territoriales et les Délégations aux Droits des Femmes... par l'identification de professionnels libéraux ou hospitaliers volontaires souvent plus proches des victimes comme premier recours. 

Il faut être formé à une parole et un accueil spécifique 

Les violences faites aux femmes nécessitent une prise en charge médicale spécifique de première ligne par les soignants. Faute de formation, de connaissance, d'accompagnement, de temps, de réseaux de confrères reconnus compétents ... les professionnels de santé sont encore nombreux à ne pas oser s'investir dans cette prise en charge. C'est aussi toute la force de ce nouvel outil à la fois annuaire, réseau de professionnels / de structures engagé(e)s, et outils d'aide à destination des soignants. Il est réalisé par des soignants pour des soignants, afin de diffuser les bonnes pratiques reconnues et effectives, et enclencher les étapes de la reconstruction.

Trois ans de collecte de l'information et d'identification des acteurs (professionnels de santé, associations...) engagés

La plateforme est le fruit de trois ans de travail minutieux pour récolter les informations, mettre à jour les fiches de formation, prendre contact et référencer les professionnels avec leurs coordonnées directes afin de proposer (aux professionnels entre eux mais également aux victimes) un annuaire numérique et géolocalisé mis à jour en temps réel https://violencesantefemme.fr/annuaire-des-professionnels/ 

Une base documentaire composée notamment de « fiches réflexes », de « conduites à tenir », de protocoles, autant d'outils nécessaires pour aider les professionnels de santé. Les soignants, comme tous les professionnels engagés dans l'aide aux femmes victimes de violences (droit, justice, action sociale, associations),:

Une base documentaire rédigée « par et pour » les professionnels de santé : https://violencesantefemme.fr/outils/ 

Et enfin un accès ergonomique vers tous les sites web existants des associations et autres lieux d'accueil holistique : https://violencesantefemme.fr/informations/  

L'enjeu est de dépister les violences intra-familiales, qui sont rarement dénoncées par les victimes elles-mêmes, d'où l'importance pour les soignants de procéder à un dépistage systématique, qui n'est que peu utilisé en France.

L'article 226-14 du code pénal issu de la loi du 30 juillet 2020 permet au professionnel de santé de signaler une situation de danger immédiat au procureur de la République. La loi nouvelle ne crée pas une obligation de signalement mais permet au soignant de signaler, sans l'accord de son patient et sans risque de violation du secret auquel il est par ailleurs tenu, s'il lui apparaît que la personne est sous emprise et court un danger immédiat. En tout état de cause, il peut toujours faire un signalement s'il a l'accord de la personne. 

Cet exercice peut se révéler parfois difficile compte tenu de la complexité des situations auxquelles le soignant peut être soumis ou de l'isolement de certains professionnels. 

Les Ordres professionnels doivent par conséquent continuer à renforcer la formation professionnelle dans le domaine de la lutte contre les violences intrafamiliales et mettre à disposition des professionnels des outils, tels que des signalements type. Dans ce cadre, des journées de sensibilisation et de formation, en lien avec le parquet, devront permettre aux soignants de confronter leurs pratiques et de disposer des outils nécessaires.

Les auditions ont démontré la nécessité de sécuriser les professionnels de santé et en particulier les médecins dans leur pratique de rédaction des certificats et de signalements, face au risque de poursuites disciplinaires ou pénales au regard du secret médical. 

Recommandation 7 : mettre en place un référent au sein de chaque conseil départemental de l'Ordre des médecins pour répondre aux sollicitations de ses membres portant sur l'articulation entre le respect du secret professionnel et les obligations et facultés de signalement en cas de violences prévues par le code pénal et étendre progressivement aux autres instances professionnelles de soignants.” Ce référent pourra créer un lien entre les multiples acteurs pour favoriser la logique de réseau qui doit s'améliorer avec une meilleure coopération avec les services de police et de justice. 

Recommandation 13 : mettre en place une cartographie des professionnels et des structures engagées dans la prévention et la prise en charge des victimes de violences intrafamiliales : Afin de permettre à la victime d'accéder à tous les moyens pour signaler, être accompagnée et d'identifier les personnes ressources à qui s'adresser, une cartographie des professionnels et des structures engagées dans la prévention et la prise en charge des victimes de violences intrafamiliales  doit être finalisée et communiquée à destination du grand public.”Ces éléments pourraient être créés par l'observatoire VIF national et les observatoires VIF départementaux

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