Perpignan - Louis Aliot rencontre les Artisans Boulangers

Perpignan - Louis Aliot rencontre les Artisans Boulangers

Perpignan - Louis Aliot rencontre les Artisans Boulangers

Par Perpignan, le 07 Janvier 2023

LOUIS ALIOT, MAIRE DE PERPIGNAN RENCONTRE LES ARTISANS BOULANGERS Vendredi 6 janvier 2023

Comme de nombreuses entreprises très dépendantes du coût de l’énergie et des matières premières, le secteur de la boulangerie/restauration est frappé de plein fouet par l’inflation.

Les factures d’énergie en particulier sont multipliées par 3 à 8, mettant en péril la survie de ces entreprises. Les mesures d’aides prises par le gouvernement ne sont pas adaptées aux caractéristiques de ce secteur d’activité et de très nombreuses entreprises ne peuvent pas en bénéficier ou dans des proportions qui ne leur permettent pas d’amortir l’inflation.

Quelques chiffres significatifs : Le nombre d’entreprises de boulangerie et boulangerie/pâtisserie est d’environ 230 dans le département des Pyrénées-Orientales, pour environ 1 300 emplois.

Ce secteur est caractérisé par la très forte proportion d’apprentis. A Perpignan, nous avons recensé une trentaine d’établissements, ce qui représente 1 établissement pour 3 400 habitants, soit 25% moins que des villes de même strate comme Metz ou Besançon.

Prix moyen d’une baguette de pain en 2022 : - * Classique : 0,96€ en août 2022 (0,88€ en 2020) - * Tradition : entre 1,15€ et 1,30€

UN SECTEUR FRAGILE DEPUIS PLUSIEURS ANNEES :

Le secteur de la boulangerie/pâtisserie est en crise depuis plusieurs années, avec une baisse régulière du nombre d’établissements depuis 30 ans. Elle s’explique d’abord par le changement des modes de consommation. Les Français consomment trois fois moins de pain qu’en 1950 et chez les jeunes générations, cette chute est plus marquée. De plus, les artisans boulangers pâtissiers font face à une double concurrence : celle des fast-foods (hamburgers, kebabs, tacos, …) pour la restauration et celle des chaînes et des supermarchés pour la guerre des prix. Les supermarchés ne font pas de marge sur le rayon boulangerie. Ainsi, la baguette de pain est vendue au Leclerc Perpignan Sud seulement 0,39€. Un prix défiant toute concurrence.

2022-2023 : UNE INFLATION RECORD INTENABLE :

Si l’inflation a commencé avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ce conflit l’a accélérée et l’a aggravée. La hausse des coûts de l’énergie n’impacte pas seulement la facture d’électricité des boulangers-pâtissiers, mais aussi celui des matières premières, du transport et de l’emballage. En effet, l’énergie est à la base de la compétitivité de toute entreprise industrielle, et une augmentation de celle-ci se répercute sur toute la chaine de production : 

Matières premières en 1 an : + 20% pour le beurre, + 25% pour la farine, + 100% pour les œufs et le sucre, + 80% pour la levure, Emballages : + 46% en 1 an, Salaires : + 8% en 1 an (accord de branche)

Le clou sur le cercueil de ces établissements est l’augmentation astronomique des factures d’énergie. En effet, les boulangeries-pâtisseries sont des gros consommateurs d’énergie du fait de leur activité qui nécessite l’utilisation de fours et de frigos. Ainsi, les entreprises voient leurs factures d’énergie multipliées par 3 à 8 fois par rapport à l’année précédente ; ce qui représente plusieurs milliers d’euros de charges supplémentaires. Energie : multipliée par 4 en moyenne, soit 5 000€ mensuel pour une boulangerie réalisant un chiffre d’affaire annuel de 300 000€. Le bénéfice d’un boulanger sur une baguette de pain est très faible (environ 6%, soit 0,06€ pour une baguette à 1€). Si ces derniers répercutaient entièrement le coût de l’inflation sur le prix de la baguette de pain, elle couterait environ 1,70€ pour le boulanger (certains boulangers avancent 1,80€ voir 1,90€ pour être rentable).

Les organisations professionnelles estiment que 30% des boulangeries/pâtisseries risquent de fermer courant 2023.

DES AIDES GOUVERNEMENTALES INSUFFISANTES ET MAL CALIBRÉES

Face à cette crise, le gouvernement a fait le choix de mettre en place le bouclier tarifaire et l’amortisseur électricité. D’autres mesures ont été annoncées dans l’urgence comme l'étalement du paiement des factures, le report des impôts et des cotisations sociales pour les entreprises en difficulté face à la crise énergétique ; ainsi que la possibilité de renégocier les contrats de fournisseurs d’électricité pour certains d’entre eux.

Or, pour les artisans boulangers, ces aides restent largement insuffisantes. En effet, le reste à charge représente des dizaines de milliers euros, insupportable pour ces indépendants.  Exemple, pour une boulangerie réalisant un CA annuel de 300k€ dont la facture d’électricité a été multipliée par 4 soit 5 000€ mensuel, cela représente un reste à charge annuel de plus de 30 000€, soit 10% de son CA.

LOUIS ALIOT :

« Remettre de l’ordre dans le prix de l’électricité passe par la sortie immédiate des règles européennes de fixation des prix de l’électricité »

« Encore une fois, le Gouvernement pratique la politique du chèque dans l’urgence sans aucune anticipation ! Il donne d’une main ce qu’il reprend par l’autre par le biais des impôts ou la dette, sans régler le problème de base : le coût de l’énergie. Or, il faut des solutions pérennes. Le prix de l’électricité est devenu hors de contrôle. Le rôle du gouvernement est de restaurer l’ordre dans ce marché au lieu de tenter d’accompagner les conséquences. Il ne le fait pas car cela suppose de rompre avec les règles européennes absurdes sur l’énergie, les mêmes qui favorisent la spéculation et indexent le prix de toute l’électricité sur celui du gaz, au lieu de s’appuyer sur les coûts réels de production. La France produit l’électricité la moins chère d’Europe grâce à son parc nucléaire et ses barrages hydroélectriques. L’électricité produite grâce au gaz ne représente que 8% à 10% de notre mix électrique. Remettre de l’ordre dans le prix de l’électricité passe par la sortie immédiate des règles européennes de fixation des prix de l’électricité, comme l’ont fait le Portugal et l’Espagne. Ainsi, la France pourra à nouveau fixer un prix de l’électricité règlementé bas et stable (comme du temps des tarifs « verts » et « jaunes »). Parallèlement, il faudrait redonner son statut de champion national de l’électricité à EDF. C’est indispensable pour réaliser les investissements nécessaires dans notre parc nucléaire et hydroélectrique, clef de notre indépendance énergétique et garantie d’un prix stable et bas ».

 

 

 

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