France - Le roi Pelé, de la Légende à l'Eternité.    

France - Le roi Pelé, de la Légende à l'Eternité.    

France - Le roi Pelé, de la Légende à l'Eternité.    

Par Pierre Nabonne pour OCCITANIE TRIBUNE, le 06 Janvier 2023

Le roi Pelé, de la Légende à l’Eternité.    

      Le 23 octobre 1940 dans une localité gangrenée par la pauvreté de l’Etat de Minas Gerais, naît un bébé qui va porter le nom de Edson Arantes do Nascimento. Très vite il révélera des dons hors du commun en jouant dans la rue avec ses copains. Son père, lui-même footballeur, a vu sa carrière brisée par une blessure au genou. En 1950, personne n’a la télévision dans le quartier mais tout le Brésil écoute la radio qui retransmet la finale de Coupe du monde entre l’Uruguay et la Seleçao. La défaite au Maracana est aussitôt ressentie comme un deuil national et l’enfant, voyant son père pleurer, se dit certainement Plus jamais ça !  Plus tard, devenu Pelé (un surnom qui ne lui plaisait pas beaucoup au départ), il avouera que cette image le hantera longtemps, même s’il a voulu la chasser à jamais de sa tête.

     Accumulant tout au long de sa carrière les titres de gloire il réussira peut-être enfin à s’en défaire, mais ô comment ! Après des passages plus que remarqués dans plusieurs clubs amateurs durant son adolescence, les recruteurs persuadent ses parents de le laisser signer pour le Santos F.C., le club le plus côté du pays. Il dispute donc un premier match avec sa nouvelle équipe à l’âge de 15 ans pour inscrire aussitôt son premier but sous ses nouvelles couleurs. Entre 1957 et 1974, il totalisera dix titres de champion des Etats de Sao Paulo avec son club de coeur. La sélection lui tend aussi les bras et ses débuts internationaux ont lieu le 7 juillet 1957 contre l’Argentine, l’ennemi juré du Brésil. La défaite est amère pour les porteurs du maillot auriverde, mais Pelé a toutefois réussi à inscrire le premier de ses 77 buts totalisés en 92 sélections sous les couleurs de l’équipe nationale dans la période comprise entre 1957 et 1971. Pour les amateurs de statistiques, la F.I.F.A. a comptabilisé 1.363 matches auxquels il aurait participé jusqu’en 1977, y compris les rencontres amicales, pour un total de 1281 buts à son actif, des chiffres astronomiques !.

      Blessé lors d’un match amical joué peu avant le début de la phase finale de la Coupe du monde 1958, il manque les premières rencontres en Suède. Mais il va vite se rattraper ensuite… Acteur majeur de la difficile qualification des siens contre les Gallois, le triplé qu’il inscrit en demi-finale le 24 juin durant la seconde mi-temps porte l’estocade à nos petits Bleus de France. Très lourdement handicapés par la grave blessure de leur capitaine Robert Jonquet, double fracture du péroné à une époque où les remplacements ne sont pas autorisés, les attaquants Raymond Kopa et Just Fontaine (13 buts à son compteur, record toujours en cours) réussissent pourtant à s’illustrer malgré l’ampleur de la défaite, 5-2. Pour les Brésiliens la fête continuera en finale pour un sacre sur le même score face au pays organisateur. Le tout jeune Pelé, auteur de deux nouveaux buts à 17 ans et 8 mois, ne pourra réprimer ses sanglots: le traumatisme de 1950 vient  pourtant d’être effacé…mais en partie seulement !

       Quatre ans plus tard la Coupe du monde se déroule au Chili. La notoriété de Pelé a grandi et l’Europe l’a admiré lors des tournées à l’étranger de son club de Santos. Les Toulousains ont même eu la chance de le voir jouer au Stadium, vêtu de blanc le 22 juin 1960 contre le TFC auquel il a marqué 2 buts ! Mais sa bonne étoile l’abandonne dès son deuxième match du Mondial: victime d’un claquage, il doit se résoudre à voir des tribunes la marche triomphale de son équipe qui soulève son second trophée dans la foulée d’un Garrincha irrésistible.. D’après ses déclarations à la presse, il n’en conçoit aucune amertume particulière; après tout il est lui aussi champion du monde et à 21 ans l’avenir lui appartient…

        Il va toutefois falloir déchanter en 1966 sur les terres de la perfide Albion. Le Brésil présente une armada forte des Tostao, Jairzinho et toujours ce fameux Garrincha dont les dribbles étourdissants auront déstabilisé durant une décennie toutes les défenses, y compris celle de la Bulgarie qui s’incline par 2 à 0 malgré la blessure de Pelé touché à un ligament et gêné par un hématome derrière le genou. Un arrière portugais va ensuite achever le travail en le fauchant par derrière; le Brésil éliminé dès le premier tour rentre au pays la tête basse avec un Pelé boitant bas alors qu’en Angleterre les fans des Beatles et autres Rolling Stones pourront célébrer jusqu’à plus soif  le premier et seul sacre mondial des leurs.

   La roue tourne, et les tenants du titre concèderont une courte revanche à leurs rivaux brésiliens quatre ans plus tard au Mexique. Le plus dur semble fait, et aucune autre équipe ne sera capable d’interrompre la marche à l’étoile des hommes repris en main par le coach Mario Zagallo. En finale le 21 juin 1970 devant les 100.000 spectateurs du stade Azteca, en Mondovision devant leur petit écran et en couleurs pour les privilégiés c’est Pelé lui-même qui, sur un centre de Rivelino, ouvre le score de la tête dès la 18° minute en prenant le meilleur sur les défenseurs italiens du haut de son 1,70 mètre dans une détente prodigieuse. Et, cinq minutes avant le coup de sifflet final, le numéro 10 au sommet de son art délivrera encore une passe géniale à destination de son capitaine Carlos Alberto monté à l’abordage pour le but du 4 à 1 final. Ce Brésil porteur d’une certaine idée du Football venait d’atteindre son Olympe alors que le roi Pelé adulé par ses supporters se disputant son maillot, ses chaussettes, ses chaussures en le juchant sur leurs épaules, connaissait un véritable triomphe à la romaine: avec trois Coupes du monde à son actif, aucun autre joueur ne peut se prévaloir d’un tel palmarès ! 

    Six mois auparavant, celui que certains avaient alors jugé quelque peu vieillissant, à 29 ans à peine, avait déjà connu la même consécration avec son club mythique de Santos, la ville du plus grand port d’Amérique du Sud. Ce 19 novembre 1969 au Maracana lors d’un match l’opposant à Vasco da Gama, les défenseurs avaient été contraints à faire faute dans la surface pour éviter le but que toute la foule chantait déjà. Pelé s’était fait aussitôt justice en convertissant l’indiscutable penalty synonyme pour lui du millième but, un véritable Everest ! Le public en transes avait immédiatement envahi le terrain pour fêter son idole et les célébrations avaient duré plus d’une demi-heure avant de reprendre le match.  

    Il fera pourtant une infidélité au club de sa vie en se laissant tenter en 1975 par les sirènes américaines du New York Cosmos dont les dirigeants se montrent désireux de promouvoir le Soccer aux Etats-Unis. Les premiers matches attirent à grand peine quelques centaines de curieux mais l’Italien Giorgio Chinaglia et l’Allemand Franz Beckenbauer ne tarderont pas à rejoindre Pelé pour décrocher avec lui le titre national en 1977 devant plus de 70.000 spectateurs conquis. Mais l’idole a décidé de raccrocher les crampons et, le 1° octobre de la même année, son jubilé face à son cher Santos attire 77.000 spectateurs : une fois de plus Pelé aura gagné son pari !

             C’était tout cela Edson Arantes do Nascimento dit Pelé, que l’imaginaire collectif a sacré Roi du Football. Il nous a quitté le jeudi 29 décembre dernier et le monde entier le pleure. Mais l’astre nommé Pelé continuera de scintiller pour toujours au firmament des Etoiles du Sport mondial.

                                         Pierre Nabonne.

Illustration 

 

France - Le roi Pelé, de la Légende à l'Eternité.    

 

Une information à partager ?
Cliquez-ici !

 

Retour

 

A LIRE AUSSI