Béziers - Il va falloir payer l'addition… La lettre de Robert Ménard

La lettre du déconfinement : Il va falloir payer l’addition…

Interview de Robert Ménard

Tout semble rentrer dans l’ordre ?

S’il faut bien sûr rester sur nos gardes, tous les chiffres sont au vert. On ne compte plus de patients Covid-19 en réanimation au Centre hospitalier depuis des semaines. Dans les EHPAD – j’en ai visité plusieurs ces derniers jours -, on revient à une situation normale. Et, petit à petit, les enfants retournent à l’école. Ils sont aujourd’hui deux fois plus nombreux qu’au tout début du déconfinement. Comme partout, on s’inquiète d’une possible deuxième vague. Mais pour l’instant les indicateurs sont rassurants. Soyons optimistes !

C’est plus compliqué sur le terrain économique…

En effet. Même si, vous en conviendrez, notre ville a changé de visage depuis l’ouverture des bars et des restaurants. Des commerces que nous aidons en les dispensant de payer les droits de terrasses ou les loyers de ceux que nous hébergeons. Je veux saluer à ce propos l’initiative des taxis de Béziers qui transportent gratuitement les personnes qui veulent se rendre au restaurant. Un beau geste de solidarité !

Il y en a eu de nombreux tout au long de ces derniers mois.

C’est même ce que je veux retenir de ces longues semaines passées cloitrés chez soi. Il faudra s’en souvenir. C’est bien pourquoi la Ville a attribué une prime à tous ses agents qui ont pris le risque d’aller travailler au contact de leurs concitoyens. Nous l’avons étendue – sans même attendre les décrets gouvernementaux – au personnel de nos maisons de retraite et aux aides à domicile. Il n’était pas question de les faire patienter davantage. C’est notre façon de leur dire merci, de leur dire chapeau bas.

Avec un coût important pour la collectivité ?

Si vous faites le total de tout ce qui a été engagé pour faire face au coronavirus et à ses conséquences, l’addition s’élève à plus de trois millions d’euros pour la Ville. C’est pour cela que nous devrons voter, lors du conseil municipal du 15 juin, ce qu’on appelle dans le jargon administratif, une décision modificative. En clair, une sorte de mise à jour de notre budget qui doit, bien sûr, être revu compte tenu de ces nouvelles dépenses. Mais la situation financière de notre ville est bonne. Et nous n’aurons pas trop de mal à faire face à cette situation que personne ne pouvait imaginer.

L’État va aider les communes ?

En tout cas, il a promis de le faire. Et concernant les masques, il paiera finalement la moitié des sommes dépensées. Ce qui représente une aide de près de 400 000 euros pour notre ville. Pour le reste, nous allons bien voir. Même si, il faut le dire, ce ne sont pas les communes qui seront les plus impactées des collectivités territoriales. Les agglomérations, qui sont en charge des questions économiques, vont voir leurs comptes durement mis à l’épreuve. Notre Agglo devra en tenir compte et faire des choix. Ils ne seront pas faciles.

On se retrouve la semaine prochaine pour une nouvelle Lettre du déconfinement ?

Non, cette lettre est la dernière ! Retrouvant une vie quasi normale, j’invite nos lecteurs à s’informer en lisant le Journal de Béziers qui reprend son rythme bimensuel. De même d’ailleurs pour notre radio « Bonjour Béziers » qui a rempli son rôle pendant le confinement et la première étape du déconfinement. Aujourd’hui, elle se tait. En espérant n’avoir jamais à lui faire reprendre du service… du moins dans de telles circonstances !