Béziers - Discours de Robert Ménard lors de l'hommage à Georges Fontès

Béziers - Discours de Robert Ménard lors de l'hommage à Georges Fontès

Béziers - Discours de Robert Ménard lors de l'hommage à Georges Fontès

Par Robert Ménard, maire de Béziers, le 05 Septembre 2020

"Mesdames, messieurs,

Maire de Béziers, ministre, ancien combattant, Georges Fontès incarnait, incarne, incontestablement une partie de l'histoire de notre ville, de notre histoire. Il en est aussi une fierté. C'est pour ces raisons que nous avons décidé de lui rendre hommage, en donnant son nom à l'ancien pont d'Occitanie. Ce pont qu’il avait fait construire.

Occitanie, c'est beau, c'est vaste. Georges Fontès, c'est chez nous, un être de chair et de sang, un esprit d’ici, une mémoire biterroise. Georges Fontès sera ainsi parmi nous, chaque jour, ancré dans la géographie de notre cité. Comme il le mérite !

J'y tenais. J’y tenais vraiment. Mais je sais que tous nous y tenions. Georges Fontès était un maire aimé, respecté. Un homme facile d'accès, ouvert à tous les dialogues. Jamais sectaire, jamais professeur de morale. Et ça ne manque pas les donneurs de laçons… surtout à notre époque !

Ce que les Biterrois appréciaient chez lui, c'était cet amour inconditionnel de sa ville. Chevillé au corps et à l'âme.

Mais plus que ça, il avait, vous le savez, la qualité chère à notre Béziers et aux Biterrois, il était libre, juste libre.

Comme on l’aime ici, il pensait par lui-même, sans courber l'échine devant la bien-pensance, sans plier devant ce qu’il est autorisé de dire ou de faire sous l’œil inquisiteur de nos maîtres à penser de la capitale. On pourrait presque parler, à son sujet, de… « gaulois réfractaire » !

Au-delà de ce courage politique, de cette impertinence, de cette allergie au qu’en dira-t-on – qui lui a fait perdre bien de ses prétendus amis - ce que je veux retenir de Georges Fontès, c'est sa passion des gens, sa façon de préférer l'humain à l'idéologie, l’idéologie sèche comme un coup de trique. C’est ce qui faisait, à mes yeux, sa différence avec cette classe politique toujours prête à abdiquer devant les oukases du landernau médiatico-politique…

Une confidence, si vous le permettez. Sa présence me manque. Sa figure sage, forte, que je croisais lors de presque tous les rassemblements patriotiques, avait quelque chose de rassurant à mes yeux. Il y avait donc encore des hommes émus en écoutant la Marseillaise. Il y avait donc encore des hommes dont le cœur bat en regardant flotter au vent les trois couleurs de notre drapeau.

Droiture et fidélité. Voilà, au fond, les deux mots, les deux vertus qui n'ont jamais fait défaut à l'ancien secrétaire d’État chargé des Anciens combattants, à l’engagé volontaire dans la fournaise du mois d'août 1944.

Demain, quand nous emprunterons ce pont, quand nous nous assiérons sur les travées du stade Raoul Barrière – son stade - nous penserons, je penserai à ce grand maire de Béziers. À ce maire bâtisseur. Et, surtout, à l’homme qui n'acceptait pas les abandons de ce monde et qui rêvait de retrouver un jour la France, la vieille France que nous aimons, telle que nous la rêvons.

Merci à Georges Fontès d’avoir incarné ce Béziers qui ne s’en laisse pas compter. Merci à lui d’avoir refusé de plier le genou devant le premier salonard venu. Merci à lui d’avoir entonné, si souvent à mes côtés, ce Chant des Africains qui continue de me bouleverser. Merci à lui d’avoir été un de ces francs-maçons qui ne confondent pas tolérance et lâcheté, bienveillance et abandon. Merci à lui d’avoir été ce qu’il a été. Merci Georges Fontès."

 

 

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