Toulouse - HAUTE-GARONNE - TOULOUSE - Réforme de la justice : les avocats de Toulouse en grève

Opposés au projet de loi de programmation pour la justice 2018-2022 devant acter la réforme du monde judiciaire français, les avocats du barreau de Toulouse étaient en grève ce mercredi 21 mars. Ils se sont réunis devant le tribunal de grande instance de Toulouse pour protester.  Deux autres journées "justice morte" sont programmées le 22 et le 30 mars.

Les avocats toulousains sont en colère. Ils dénoncent "un simulacre de concertation" et "une vision purement gestionnaire au mépris des droits fondamentaux". Ces derniers estiment que le projet de loi de programmation pour la justice 2018-2022 "renforce les pouvoirs du parquet et de l'enquête au détriment des droits des justiciables et porte atteinte aux libertés individuelles". Les avocats toulousains s'inquiètent également de "la perspective des déserts judiciaires qui priveront le justiciable de l’accès au juge ou des garanties attachées à la présence de l’avocat" et "exigent du gouvernement que la profession d’avocat soit immédiatement associée à la rédaction des projets d’ordonnances et de décrets". Comme partout dans le pays, le Conseil de l'ordre du barreau de Toulouse a décidé de deux journées de grève générale les 21 et 30 mars prochains, dits jours de "justice morte".

Une assemblée générale s'est tenue dans la foulée du rassemblement des avocats, magistrats et greffiers. Celle-ci a voté "la mise en place d'une grève totale des audiences et permanences, à l’exception du contentieux de la liberté qui sera assuré par les membres du Conseil de l’Ordre ou des avocats volontaires délégués" du 23 mars au 3 avril prochain.

Le projet de loi de réforme de la Justice doit être présenté devant le Conseil des ministres le 11 avril prochain. Cette réforme prévoit le sens et l'efficacité des peines, la simplification de la procédure civile et de la procédure pénale, la transformation numérique, l'adaptation du réseau des juridictions, mais aussi l'expérimentation d'un tribunal criminel à la place des assises, qui jugera les viols, les coups mortels, les vols à main armée...

Erick Boyadjian, vice-Bâtonnier du barreau de Toulouse et Nathalie Dupont, bâtonnier du barreau de Toulouse

Roselyne Gonle-Lhuillier, déléguée au TGI du syndicat de la magistrature

Auteur : Alrivie Thibaut

Production : Medias Du Sud