Béziers - Alerte rouge sur la décharge de Béziers

Béziers - Alerte rouge sur la décharge de Béziers

Béziers - Alerte rouge sur la décharge de Béziers

Par Comité de défense des Hauts de Badones - Montimas et collectif Droit à un air sain à Montimas, le 18 Septembre 2019

Alerte rouge sur la décharge de Béziers.

Mois après mois, le scandale s’amplifie.


Dans un reportage diffusé dimanche dernier, 15 septembre (et accessible sur internet - 1), la chaîne de télévision M6 a relaté, sans concession, la situation des habitants du quartier de la décharge de Béziers qui subissent, depuis l’automne 2017, ses nuisances.

 

Deux ans après les premiers signalements officiels, la situation demeure anormale et comporte des dangers qu’il serait criminel d’ignorer.

 

La chambre régionale des comptes avait déjà révélé, au mois de mars 2019, le grave dysfonctionnement du dispositif de traitement des déchets ménagers sur le Biterrois, avec l’échec industriel, financier et écologique de l’usine de tri Valorbi (2), largement à l’origine des nuisances générées par la décharge située à Saint-Jean de Libron (3).

 

Au fil du temps, ce sont l’incompétence de l’exploitant de la décharge (la Communauté d’agglomération Béziers-Méditerranée, ou Agglo) et les défaillances des services de l’État dans leur mission de contrôle qui apparaissent toujours plus manifestes.

 

Après deux arrêtés de mise en demeure de faire cesser les odeurs émanant du site, en janvier et mai 2019 (4), restés sans effet durable, c’est un troisième arrêté préfectoral de mesures d’urgence et de mise en demeure qui a été pris le 15 juillet dernier (5), mais que viennent seulement de découvrir l’association de quartier et le collectif de riverains.

 

Cet arrêté (ci-joint) rend public de nouveaux faits, suspectés par les riverains, mais soigneusement cachés jusqu’à présent :

 

- des rejets d’eau polluée par les déchets (des lixiviats) ont eu lieu anormalement à l’intérieur du site et, de façon plus grave, dans l’environnement, fin novembre 2018 ;

 

- et des déchets ont été découverts enfouis dans une partie du site où ils n’auraient pas dû se trouver, en dehors des casiers aménagés.

 

Pire, comme le démontrent les mesures d’urgence demandées par le préfet, l’Agglo, depuis sept mois, n’a pu déterminer l’origine des eaux polluées et n’a pas cerné l’importance et le danger que représentent les déchets découverts.

 

A l’évidence, l’exploitant méconnaît le site dont il a la charge et se montre incapable de le gérer convenablement.

 

Après la pollution de l’air, toujours présente, même si les odeurs sont moins fréquentes, plus fugaces et quelques fois de nature différente (odeurs de solvant ou de brûlé émanant des torchères brûlant le biogaz), ce sont bien la terre et les eaux superficielles et souterraines qui pourraient avoir été polluées depuis des années.

 

A cela s’ajoute le danger que représente la présence, sur le site, de quantités considérables de matières en fermentation dégageant des gaz explosifs et très inflammables.

 

Cet été, deux des six sites de stockage de déchets ménagers du département de l’Hérault ont été la proie des flammes : les décharges de Castries (dans la nuit du 14 au 15 juillet) et de Vendres-Sérignan (le 28 août). Le risque d’incendie n’est donc pas que théorique.

 

En ce qui concerne la décharge de Béziers, véritable méthaniseur à ciel ouvert, ce risque d’incendie (et d’explosion) n’a jamais été aussi élevé, du fait des apports illégaux de matière fermentescible en très grande quantité depuis 2014.

 

Ce risque est renforcé par le fait que le site se trouve en zone d’aléa de glissement de terrain (6) et par la présence, à proximité immédiate, de deux zones de « risque global fort » d’incendie de forêt (7).

 

Par le passé, la décharge a déjà connu deux incendies au sein du massif de déchets, en août 1997 et en juillet 2010, et deux incendies importants ont eu lieu dans les zones proches à fort risque d’incendie, en juin 2012 et en juillet 2016, menaçant le site.

 

Malgré l’arrêt provisoire des apports de déchets fermentescibles ordonné par le préfet fin janvier 2019 et une forte sécheresse qui limite la fermentation, l’exploitant s’est montré incapable de gérer les fuites de biogaz malodorant et toxique produit par la fermentation des déchets déjà enfouis.

Qu’en sera-t-il lorsque nous connaîtrons un épisode pluvieux important qui réactivera la fermentation à l’origine des nuisances depuis deux ans et cause de production de gaz dangereux ?

 

Les nuisances et dangers s’accumulent :

- persistance d’odeurs insupportables et risque d’amplification du phénomène avec les pluies,

- rejets toxiques dans l’atmosphère et toujours en partie incontrôlés (dont l’hydrogène sulfuré et les gaz de combustion des torchères),

- rejets de liquides pollués dans le milieu naturel,

- présence de gaz explosifs (dont le méthane) et très inflammables (dont l’hydrogène sulfuré).

 

Il est urgent que le Préfet de l’Hérault prenne la mesure des pollutions générées par la décharge de Béziers et des risques qu’elle représente, et fasse cesser, au plus tôt, le jeu d’apprenti sorcier des techniciens et élus de l’Agglo, puisqu’aucune de ses mises en demeure n’a eu l’effet escompté jusqu’à présent et que l’exploitation du site se fait illégalement !

 

Ce n’est plus seulement la protection de l’environnement qui est en jeu et la santé des riverains qui est en danger, c’est la sécurité de plusieurs milliers d’habitants (8) qui est menacée.

Notes :

1 « Décharge : riverains au bord de la crise de nerf », M6, émission « 66 minutes », diffusée le dimanche 15 septembre 2019 à 17h20 : https://www.6play.fr/66-minutes-p_825/emission-du-15-septembre-c_12494633

2 Rapport disponible sur le site internet de la CRC Occitanie : https://www.ccomptes.fr/fr/publications/communaute-dagglomeration-beziers-mediterranee-cabm-herault .

3 Dénommée officiellement, installation de stockage de déchets non dangereux (ISDND).

4 Arrêtés du Préfet de l’Hérault n°2019-I-093 du 29 janvier 2019 et n°2019-I-572 du 14 mai 2019.

5 Arrêté du Préfet de l’Hérault n°2019-I-909 du 15 juillet 2019, accessible sur le site internet de la préfecture : http://www.herault.gouv.fr/content/download/31272/214473/file/AP Mesures Urgence n%C2%B02019-I-909du 15.07.2019.pdf

6 Voir le plan de prévention des risques naturels d’inondation et de mouvements de terrain de la Commune de Béziers adopté le 16 juin 2010.

7 Arrêté du Préfet de l’Hérault du 11 mars 2013 (n°DDTM34-2013-03-02999).

8 8 à 10.000 habitants résident dans un rayon de 3 km autour de la décharge, sur les communes de Béziers et de Boujan-sur-Libron, sachant que ce rayon de 3 km est celui qui a été retenu pour déterminer la zone de publicité de la dernière enquête publique relative au site, en 2016.

Comité de défense des Hauts de Badones - Montimas et collectif Droit à un air sain à Montimas (18-09-19)

 

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