

HÉRAULT - Canicules : l'Hérault, département le plus à risque en 2050
Par LE PETIT MARSEILLANAIS et OCCITANIE TRIBUNE, le 01 Juillet 2025
L’Hérault, en première ligne face aux “logements bouilloires” : l’alerte rouge est lancée
Dans un silence étouffant, les murs des appartements surchauffés deviennent des pièges à chaleur. En première ligne de cette nouvelle précarité énergétique estivale, l’Hérault s’impose désormais parmi les dix départements les plus à risque, selon la dernière étude de la Fondation pour le Logement et l’analyse croisée d’Hello Watt et Météo France. Face à la multiplication des canicules, la question du “confort d’été” n’est plus une simple préoccupation de confort : c’est une urgence de santé publique.
Des chiffres accablants pour l’Hérault
Selon les projections climatiques, la température moyenne en France pourrait grimper de +2,7 °C d’ici 2050. Dans l’Hérault, cela se traduira par un doublement des jours de fortes chaleurs – jusqu’à 12 jours par an au-dessus des 35 °C, et plus encore en cœur de ville. Problème : près de 80 % des logements existants sont mal préparés à ces nouvelles contraintes climatiques, notamment ceux du parc social ou locatif ancien.
Trois logements sur quatre dans les départements les plus exposés sont classés “moyens” ou “insuffisants” sur le critère de confort d’été du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE). Or, cet indicateur n’est même pas pris en compte dans la note globale du DPE.
Des logements devenus des fours solaires
Ces “logements bouilloires”, mal isolés, sans volets ni ventilation, peuvent atteindre en été des températures intérieures supérieures à 30 °C dès le matin. Pour les personnes âgées, les familles modestes ou les enfants en bas âge, les risques sanitaires sont majeurs : déshydratation, troubles du sommeil, aggravation des pathologies cardiaques ou respiratoires.
Et pourtant, des solutions techniques existent, comme le rappelle Pierre-François Morin, directeur de la rénovation énergétique chez Hello Watt :
“Isoler ses murs avec des matériaux biosourcés à fort déphasage thermique, installer des volets extérieurs ou encore opter pour une pompe à chaleur réversible : ce sont des gestes simples, efficaces, qui changent tout.”
Des pistes concrètes, mais encore peu soutenues
Le problème, c’est que ces solutions sont encore peu accessibles financièrement pour les ménages modestes. Et les aides existantes, comme MaPrimeRénov’, n’intègrent pas toujours les spécificités du confort d’été. Hello Watt propose ainsi d’intégrer systématiquement les occultations extérieures, les isolants thermiques à fort déphasage et les revêtements réfléchissants dans les dispositifs de soutien.
Autre revendication forte : réformer le DPE pour que le confort d’été ne soit plus un simple indicateur accessoire, mais un pilier à part entière de la rénovation énergétique.
Une politique locale à renforcer
Dans l’Hérault, où la construction rapide de logements n’a pas toujours intégré les enjeux de confort thermique, les collectivités sont appelées à intensifier les diagnostics, les rénovations ciblées et l’information des habitants. Les bailleurs sociaux et les copropriétés anciennes doivent être accompagnés pour transformer des passoires thermiques en cocons protecteurs face aux canicules de demain.
Un défi à la hauteur du dérèglement climatique
Avec des étés toujours plus longs et intenses, adapter nos logements ne relève plus du luxe ou de la stratégie à long terme : c’est une obligation immédiate. Comme le souligne Hello Watt, “l’avenir est déjà là”. Et dans l’Hérault, les inégalités thermiques pourraient bien devenir l’un des marqueurs les plus violents du changement climatique si rien n’est fait rapidement.
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