

HÉRAULT - Pression citoyenne à Marseillan-Plage : manifestation contre la surtaxe d'habitation des résidences secondaires
Par LE PETIT MARSEILLANAIS et OCCITANIE TRIBUNE , le 28 Juin 2025
Pression citoyenne à Marseillan-Plage : manifestation contre la surtaxe d'habitation des résidences secondaires
Immersion au cœur de la colère des propriétaires face à la surtaxe d'habitation des résidences secondaires
MARSEILLAN-PLAGE – Vendredi 27 juin, sur la place du Marché, quelque 80 propriétaires se pressaient à l’ombre des parasols d’un glacier. La chaleur était accablante, mais plus encore que la température, c’est la tension qui montait sous la toile tendue : une surtaxe d’habitation de 60 % sur les résidences secondaires, appliquée depuis peu, attisait la colère. Dans ce bastion touristique de l’Hérault, où les résidences secondaires représentent plus de 50 % du parc immobilier, la mesure a déclenché une fronde inédite, orchestrée par Bernadette Noël et Gilles Norbert.
Une colère aux multiples visages
La manifestation a révélé trois profils, unis par un même sentiment d’injustice :
Les retraités modestes : Suzanne, 72 ans, montre la facture de son studio de 25 m² : « +418 € cette année ! Ma pension ne suit plus. » Pour ces anciens actifs ayant choisi Marseillan comme refuge, la taxe grève des budgets déjà fragiles.
Les loueurs occasionnels : Pierre, enseignant, loue son deux-pièces via Airbnb deux mois par an. « Entre la CSG, la taxe foncière, la hausse des charges, de l’électricité et de l’eau qui restent à ma charge, et cette surtaxe de 60 %, je perds 30 % de mes revenus locatifs. Bientôt, ce sera la vente. » Et pourquoi ne pas louer à l’année ? « C’est une option si je ne trouve pas d’acheteur. Mais dans ce cas, je ne pourrais plus venir ici. Ce n’était pas le projet. »
Les professionnels (LMP/LMNP) : Un gérant, sous couvert d’anonymat, confie : « Pour mes appartements, la surtaxe représente 28 000 €. Combinée à la fin des niches fiscales, c’est la goutte d’eau. » « C’est la triple peine », résume un autre participant « On nous taxe comme des privilégiés alors que, pour beaucoup, c'est l'épargne de toute une vie qui a été engagée. »
Des exemples concrets circulent : « J’ai un studio de 30 m² à Marseillan : 1 200 € de surtaxe cette année. Un résident permanent ne paie rien. C’est injuste de cibler uniquement les non-résidents. »
L’arme électorale : espoir ou illusion ?
Face à l’intransigeance municipale, le comité propose une stratégie-choc : l’inscription massive sur les listes électorales de Marseillan.
En déclarant leur résidence secondaire comme devenue principale, certains espèrent échapper à la surtaxe. Vendredi soir, 70 mains au moins se sont levées en soutien à cette motion . Un consensus qui n’a pas échappé aux acteurs politiques locaux, attentifs à ce collectif devenu force de contestation, qui agite désormais une arme redoutable : le vote sanction.
Les animateurs du comité avaient invité un panel politique à s’exprimer :
- David Sauvade, ancien adjoint PS et actuel conseiller minoritaire, a rappelé son opposition, en vain, à la délibération municipale.
- Patrick Étienne, également ancien élu sous la majorité Méric, soulignait que certains "autochtones", propriétaires d’une seconde résidence, étaient eux aussi touchés.
- Johann Grosso, candidat déclaré de « Marseillan Évidemment » qui a fait montre de compréhension sans proposer de solution chiffrée
- Franck Regnier, également candidat pour « L’Éveil Marseillanais » aussi compréhensif que le précédent sans evoquer le quantum d'une éventuelle modération de la taxe.
- Tous ont dénoncé la mesure comme excessive, mais aucun n’a promis son abrogation pure et simple. La taxe rapporte à ce jour 1,6 million d’euros à la commune et figure désormais au cœur du budget local. Certains ont évoqué des pistes de réduction progressive, des études d’impact, voire des alternatives comme le stationnement payant à Marseillan-Plage, dont les résidents seraient exonérés. Mais aucune proposition chiffrée, immédiate ou radicale n’a été formulée.
Le dilemme d’une commune touristique
En coulisses, la municipalité justifie sa décision. Le classement en zone tendue par l’État, au-delà de 800 résidences secondaires, permet cette majoration, censée compenser la baisse des dotations publiques depuis 2015 et les coûts croissants liés à l’entretien des plages, à la sécurité estivale et aux infrastructures.
« Les résidences secondaires consomment des services sans contribuer aux impôts locaux courants », explique un technicien municipal. « Cette taxe vise à corriger ce déséquilibre. »
Une polémique... et un rappel au devoir d’information
L’événement n’a pas été sans remous. L’auteure de cette mobilisation n’a pas manqué d’interpeller publiquement votre serviteur, accusé de partialité dans ses précédents articles. Même si nous n'avons jamais eté destinataire du moindre communiqué de presse ou d'un appel afin de réaliser une interview ou a un article, donnons-lui crédit : Son droit à la critique est légitime et nous lui en donnons acte !
Il est tout aussi légitime de rappeler qu’un journaliste ne se contente pas de servir les plats, il les analyse aussi. Il peut saluer le succès de ce rassemblement, relayer les propositions, mais il doit aussi éclairer sur les non dits des propositions enoncées. Qu’il n’en déplaise à certaines passionarias qui ne mettent en avant que les bénéfices de leur cause en omettant, très objectivement bien sûr, d’en présenter les conséquences.
C’est pourquoi, en toute objectivité, il faut évoquer un risque fiscal majeur :
Déclarer une résidence secondaire comme devenue principale est également un banco financier qu'il ne faut pas occulter. Car si votre véritable résidence (souvent plus grande et située aussi en zone tendue) devient « secondaire », de facto, cela pourrait déclencher à son tour la hausse concommittante de votre taxe habitation sur cette residence anciennement principale et jusqu'ici éxonérée de la dite taxe. Sa surface étant génréralement beaucoup plus importante que celle de votre actuelle résidence secondaire, les gains espérés pourraient s'envoler en fumée voire générer une perte financière plus importante encore.
Justice fiscale : ouvrir un vrai débat
Il est donc indispensable, au-delà de l’émotion légitime, de poser un débat de fond sur la fiscalité dans les zones touristiques : comment répartir équitablement la contribution de tous ? Comment concilier attractivité, équité et équilibre budgétaire ?
Le comité prépare déjà de nouvelles actions. Et dans la fièvre des prochaines réunions électorales, il n’est pas impossible que les lignes bougent, y compris avec la municipalité actuelle. À condition que le dialogue ne soit pas ponctué d invectives inUtiles .
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