

FRANCE - “Si seulement…” : comment nos pensées contrefactuelles sabotent nos décisions professionnelles
Par Lauriane Perrin, le 24 Juin 2025
Avez-vous déjà repensé à un moment de votre parcours en vous disant que vous “auriez dû” faire ceci à la place de cela ?
Par exemple :
- vous refusez une promotion au bureau parce que vous ne le sentez pas : votre collègue Martin prend le poste, et deux ans plus tard, il est propulsé Directeur du département entier.
- vous acceptez une offre alléchante chez un concurrent, et c’est le moment où votre manager vous propose enfin le poste de vos rêves… trop tard.
- vous refusez un projet transversal hyper exposé, faute de temps. Ce projet cartonne et tous les membres de l’équipe sont invités à pitcher devant le COMEX.
Penser autrement le passé ne le réécrit pas
“Si seulement j’avais accepté cette offre…”
“Si seulement je n’avais pas quitté ce poste…”
“Si seulement j’avais osé…”
Ce mécanisme s’appelle la pensée contrefactuelle ascendante. Il s’agit d’un piège mental : celui où vous vous jugez en imaginant une version alternative plus favorable que la réalité. Il s’active souvent après une décision difficile ou encore un évènement frustrant ou imprévu.
Il existe aussi à l’opposé les pensées contrefactuelles descendantes. Dans ce cas, notre imagination se focalise sur ce qu’on a évité de pire. Ces pensées sont rarement générées automatiquement. Quand c’est le cas, cela se produit suite à l’évitement de justesse d’un événement négatif.
Les trois effets pervers à surveiller
Ces pensées ne sont pas “mauvaises” en soi. Elles ont une fonction utile : apprendre de nos erreurs, anticiper nos décisions, ajuster notre réflexion. Mais, comme le dit l'adage, “avec des “si” on refait le monde”. Lorsque les pensées contrefactuelles tournent en boucle, elles peuvent poser problème :
- Insatisfaction chronique : Vous comparez vos décisions à une version parfaite qui n’existe pas. Et tout vous semble moins bien.
- Paralysie : Plus vous anticipez des regrets futurs, plus vous hésitez. Vous devenez incapable de choisir sans douter.
- Perte de confiance : Vous interprétez chaque détour comme une erreur, vous avez l’impression d'enchaîner les échecs, ce qui augmente le doute, le stress et l’anxiété.
Transformer vos “Et si…” en moteurs d’action
Il est possible de mieux gérer vos pensées contrefactuelles. Voici quelques conseils à suivre :
- Faites la paix avec le passé : vous n’aviez pas toutes les cartes en main. Vous avez fait au mieux avec ce que vous saviez à ce moment-là. Et c’est déjà énorme.
- Clarifiez ce que VOUS voulez vraiment : souhaitez-vous vraiment cette promotion ou ce projet ? Ou est-ce juste une attente des autres, une case sur LinkedIn ? (Re)connectez-vous à vos véritables moteurs : sens, équilibre, contribution, développement…
- Orientez vos regrets vers l’action : transformez vos “si seulement…” en “la prochaine fois, je…” Vous créez ainsi des intentions claires et mobilisatrices. Pas des boucles stériles.
- Apprivoisez l’incertitude : il n’y a pas de plan parfait. Mais il y a des trajectoires cohérentes avec qui vous êtes. Et ça, ça change tout.
En conclusion : mieux vaut un cap assumé qu’un regret entretenu
Oui, vous auriez pu rester. Oui, il ou elle a obtenu le poste. Mais votre chemin ne s’arrête pas là. Il se redéfinit. Et la bonne nouvelle, c’est que vous êtes aux commandes.
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