CASTELNAU LE LEZ - Une lettre imaginaire du peintre Frédéric Bazille remise au Maire le 21 juin

CASTELNAU LE LEZ - Une lettre imaginaire du peintre Frédéric Bazille remise au Maire le 21 juin

CASTELNAU LE LEZ - Une lettre imaginaire du peintre Frédéric Bazille remise au Maire le 21 juin

Par Richard Corvaisier, Alexia Laforge, Jordan Homps et Jacques Burguière, le 20 Juin 2025

Une lettre imaginaire du peintre Frédéric Bazille remise au Maire le 21 juin de Castelnau-le-Lez

Les écologistes, communistes, insoumis et radicaux de gauche de Castelnau-le-Lez invitent les castelnauviennes et castelnauviens à les retrouver ce samedi 21 juin, à l’occasion de l’inauguration du parc Frédéric Bazille, pour une action symbolique : la remise de la lettre de Frédéric Bazille au Maire de Castelnau-le-Lez.

Cette lettre, sensible et critique, donne voix au peintre impressionniste local, témoin fictif mais légitime de l’évolution urbaine de Castelnau-le-Lez. Elle alerte sur l’artificialisation massive des sols, la disparition des terres agricoles et le déni démocratique autour du PLUi.

Nommer un parc en hommage à Frédéric Bazille tout en détruisant les paysages qu’il aimait, c’est une contradiction que nous souhaitons mettre en lumière, avec sérieux mais aussi avec poésie.

Rendez-vous :
Parc Frédéric Bazille – Castelnau-le-Lez
Samedi 21 juin à 11h00
Remise de la lettre au Maire après les discours

Cette initiative s’inscrit dans une mobilisation large pour :

L’abandon du projet contesté de construction d'une « Maison du Numérique » dans ce parc

L’abandon du projet d’urbanisation de Sablassou

Un urbanisme concerté, plus sobre, plus juste

Frédéric Bazille appelait à peindre la nature, pas à la recouvrir de béton. À travers cette lettre, c’est un message d’avenir que nous adressons pour Castelnau : redonner place à la nature, au débat, et à l’intérêt général.

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Castelnau-le-Lez le 21 juin 2025

Lettre imaginaire de Frédéric Bazille à Frédéric Lafforgue

« En cette belle journée du 21 juin 2025, vous me faites l'honneur d'inaugurer un parc portant mon nom, au cœur de cette ville de Castelnau-le-Lez que j’ai tant aimée, tant peinte, tant parcourue.
Recevoir un tel hommage, plus d’un siècle et demi après ma disparition, m’émeut profondément. Mais permettez que cette joie s'accompagne d'une interpellation sincère.

Où sont passées les rives du Lez que j’ai tant peintes ?
Je reconnais à peine ce paysage, jadis si paisible, si vivant… Les saules frémissants, les ombres légères glissant sur l’eau… Tout cela semble avoir été balayé sous une mer de béton.

Je revois le domaine de Méric, perché au-dessus du fleuve, d’où je contemplais les jeux de lumière sur les berges. C’est là que j’ai appris à regarder le monde non pas avec les yeux de l’urbaniste, mais avec ceux du peintre. J’y voyais la beauté simple d’une nature intacte, un coin de campagne aux portes de la ville.

Et voilà que l’on a dressé ici des immeubles de dix étages. Écrasé les arbres sous l’ombre de ces imposants bâtiments. Coulé du bitume là où l’eau et la terre dialoguaient en silence depuis des siècles.

Mais que sont devenues nos terres agricoles ?
La plaine fertile qui s’étend aux abords de Castelnau, je la connais bien mais je peine à la reconnaître. Jadis grenier vivant, elle devient décor sacrifié. À Sablassou, cette terre nourricière, encore verte, encore belle malgré tout, pourrait à son tour être rayée de la carte, au nom d’une "Opération d'Aménagement et de Programmation".

Ne voyez-vous pas ce que vous allez perdre ?
Ce ne sont pas de simples champs. Ce sont des paysages hérités, des lieux de mémoire, un réservoir de biodiversité, un patrimoine commun et une respiration dans le tissu urbain.

Je suis peintre, je ne suis pas urbaniste. Mais je sais ce que l’on perd lorsque l’on tourne le dos au vivant, au beau, à l’équilibre. Ce que je vois ici, c’est l’effacement progressif de l’âme d’un lieu. Un effacement que la peinture ne pourra jamais réparer.

Les promoteurs promettent le confort, l’efficacité et le rendement. Mais qui parlera pour la beauté ? Qui défendra le silence d’un matin sur le Lez, la fraîcheur d’un sous-bois, la lumière dans les champs cultivés ?

Je vous en conjure : ne laissez pas disparaître ce que j’ai tant aimé. Ne laissez pas comme trace de votre passage la disparition de ces terres de Sablassou et la construction d’une Maison du Numérique, dont la présence viendrait ternir la vocation même du parc que vous dédiez à ma mémoire.

Sauvez ce que la peinture n’a pu fixer qu’un instant. Préservez, renaturez, et surtout… regardez. »

Frédéric Bazille
Montpellier, 1841 – Beaune-la-Rolande, 1870

 

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