MARSEILLAN - Coup de blues sur la ligne bleue : Et si on regardait au-delà du pinceau ?

MARSEILLAN - Coup de blues sur la ligne bleue : Et si on regardait au-delà du pinceau ?

MARSEILLAN - Coup de blues sur la ligne bleue : Et si on regardait au-delà du pinceau ?

Par Didier Denestebe, le 30 Mai 2025

Coup de blues sur la ligne bleue : et si on regardait au-delà du pinceau ?

Je suis ce qu’on appelle un « néo-Marseillanais ». Installé ici depuis bientôt deux ans, à un âge ou l’on peut penser que ce sera ma dernière adresse connue. J’observe avec tendresse, curiosité et même intérêt les passions locales qui s’enflamment sur de légitimes sujets de société parfois mais aussi autour de petits rien où les luttes personnelles pésent plus que la profondeur de la reflexion. 
Ces derniers jours, c’est une ligne bleue peinte au sol qui fait grand bruit dans les rues de notre commune. Bleu vif pour les uns, bleu de trop pour les autres, cette initiative municipale destinée à créer un parcours patrimonial pédestre fait beaucoup parler, parfois avec humour, souvent avec une verve typiquement locale qui mêle satire, mémoire collective et règlement de comptes ou les ressentiments prennent le pas sur l'objectivité.

Alors, à mon tour, sans prétention, sans agressivité, je me permets de partager un point de vue. Non pas en expert du vieux Marseillan, je n’en ai ni la légitimité ni la prétention, et j'ai ici trés vite intégré que ne seront considérés comme Marseillannais que mes arriéres petits enfants et encore s'ils parviennent à décrocher le second chapeau du Capelet  ! Non, je ne suis encore qu'une piéce rapportée qui a néanmoins le regard neuf de quelqu’un qui aime cette ville et qui croit,  peut-être naïvement, que l’intérêt général mérite parfois qu’on le mette en couleurs.

Oui, la ligne est vive. Oui, elle surprend et pour tout vous avouer je fais même partie de ceux qui n’ont pas eu immédiatement le coup de cœur ! Peut-être aurait-elle pu être d’un ton plus doux, ou testée discrètement avant d’être étendue. J’aurais pour ma part opté pour une discrète flèche directionnelle tous les 20 ou 30 mètres. Mais est-ce si grave ? Est-ce une si mauvaise idée ? Elle propose aux visiteurs comme aux habitants une autre manière de parcourir le centre, de lever les yeux, de découvrir ou redécouvrir notre patrimoine.
Et ça, il me semble que ce n’est pas une offense au bon goût, mais une main tendue à la curiosité.

J’ai lu les critiques, certaines spirituelles, d’autres franchement mordantes. Je comprends qu’on ne soit pas tous sensibles aux mêmes codes esthétiques. Mais de là à transformer un simple projet culturel en procès municipal, en convoquant à la barre les finances publiques, les dossiers judiciaires, les clins d’œil à Koh-Lanta et les Schtroumpfs passés au rouleau… n’exagérons rien ! L’humour est bienvenu, mais quand il devient l’unique mode d’expression, il étouffe tout espoir de dialogue.

Car au fond, que propose-t-on ? Quand on moque, que construit-on ? Peut-on vraiment prétendre aimer sa ville tout en se refusant à reconnaître que, parfois, une idée neuve, fusse-t-elle imparfaite, mérite mieux qu’un sarcasme ? Peut-on servir l’intérêt général si l’on confond systématiquement contradiction avec opposition, vigilance avec démolition ?

Je suis persuadé que Marseillan vaut mieux que ces réflexes. Tout n’est pas noir, blanc ou bleu criard. Il y a des nuances. Des bleus clairs, des bleus profonds, des bleus marins et des bleus azur. Et ce serait dommage de ne pas profiter de cette richesse de la palette pour essayer de penser ensemble, au lieu de s’envoyer des bleus au cœur à chaque coup de pinceau.

Oui, la ligne bleue est imparfaite. Mais elle est là, concrète et propose quelque chose. Et que les plus inquiets se rassurent, lessivée par le soleil et grignotée par nos pas elle se fera bientôt plus discréte et s'intégrera vite à notre quotidien. Quant à ceux qui passent leur temps à critiquer ceux qui essaient, je pose une question simple : Que proposez-vous d’autre ? Car au fond, peindre une ligne, c’est peut-être plus courageux que de rester dans l’ombre à commenter la couleur.

Didier Denestebe

 

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