

HÉRAULT - Chômage dans l'Hérault : Quand le soleil ne suffit pas à éclairer l'emploi
Par Patrick VINCENT - Pour OCCITANIE TRIBUNE et EUROTRIBUNE, le 21 Mai 2025
Chômage dans l’Hérault – Quand le soleil ne suffit pas à éclairer l’emploi :
D’après les dernières données de l’INSEE – Étude régionale et départementale : Un paysage contrasté : le Nord en crise, le Sud sous tension
Les dernières statistiques de l’INSEE confirment les fractures territoriales. Alors que le Nord affiche des taux de chômage élevés (jusqu’à 9,5 % dans les Hauts-de-France), le Sud n’est pas épargné.
En Occitanie, le taux atteint 9,1 %, dépassant la moyenne nationale (7,5 %).
L’Hérault, département symbole du littoral méditerranéen, enregistre un taux de 10,3 %, avec des pics alarmants à 14 % dans des villes comme Béziers ou Agde. des communes plus modestes comme Marseillan, station balnéaire prisée, en font les frais : le taux de chômage y frôle les 12 %, révélant une précarité masquée par les apparences estivales.
Focus sur l’Hérault : Tourisme, saisonnalité et précarité
Un paradoxe économique
Avec 1,2 million de touristes annuels et un PIB tiré par les services (75 %), l’Hérault mise sur son attractivité balnéaire. Pourtant, cette richesse est fragile :
Emploi saisonnier : 12 % des contrats sont précaires (CDD, intérim), notamment dans l’hôtellerie et la restauration.
Jeunes en difficulté : 23 % des 15-24 ans sont au chômage, faute de formations adaptées aux secteurs porteurs (numérique, énergies vertes).
Des villes en souffrance : Le littoral est ensoleillé, mais l’emploi reste dans l’ombre
- Béziers (14,2 %) : Ancien bastion viticole, la ville peine à diversifier son économie.
- Agde (13,8 %) : L’hyper-saisonnalité laisse des milliers de travailleurs sans revenus l’hiver.
- Sète (12,5 %) : Malgré son port dynamique, la pêche et le tourisme ne suffisent pas à absorber la demande d’emplois.
- Marseillan (12 %) : Cette commune de 7 800 habitants incarne les paradoxes du littoral. Entre vignobles réputés (Noilly Prat) et tourisme estival, l’économie locale dépend des saisons. L’hiver, le chômage grimpe, tandis que la spéculation immobilière liée aux résidences secondaires réduit l’accès au logement pour les locaux.
La consequance de cette précarité rejaillit sur une crise immobilière ca la précarité rime fréquemment avec le mal-logement
La précarité des chômeurs (40 % perçoivent moins de 1 000 €/mois) aggrave la crise du logement :
Loyers inaccessibles : À Marseillan, 60 % des logements sont des résidences secondaires ou saisonnières, faisant flamber les prix. Un T2 se loue 800 €/ la semaine en haute saison, contre 500 € par mois l’hiver, même ppour des surfaces exigues la demande est plus importante que l'offre alors que les locaux recherchent désespérément à se loger
Spéculation touristique : À Agde et Sète et Marseillan 30 % des habitations sont dédiées à Airbnb, réduisant l’offre locative annuelle.
Des solutions existent : Il faut repenser l’emploi et le logement
Désaisonnaliser le tourisme : Promouvoir le tourisme culturel (via le patrimoine romain de Béziers) ou œnologique (Route des vins à Marseillan ou depuis trés peu de temps le Conchylicultour ). Depuis peu le nouveau maire d'Agde Sébastien Frey prône un tourisme des quatre saisons mais avec un centre ville touché par une paupérisation galopante, l'inversion de tendance est difficile à percevoir .
Encadrement des loyers : Limiter les abus dans les zones tendues (littoral, Montpellier).
Convertir les résidences secondaires : Inciter fiscalement les propriétaires à louer à l’année, comme à Marseillan où 40 % des logements sont vacants l’hiver. Une surtaxe de 60 % de la taxe d habitation sur les résidences secondaires a été instaurée à Séte et Marseillan et dans de nombreuses communes touristiques du département. Un revirement qui a provoqué l'ire des semi-professionnels et des particuliers qui bénéficiaient d'une fiscalité allégée via le statut jusqu'ici trés avantageux des LMNP, location meublée non professionnelle,
On peut en déduire que si le soleil adoucit les difficultés, il ne résout pas la précarité. Entre hyper-saisonnalité à Agde, enclavement à Béziers et spéculation à Marseillan, l’Hérault doit concilier attractivité et justice sociale.
Sans mesures audacieuses, le département risque de voir ses paysages idylliques masquer une réalité moins radieuse.
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