

Agde - On a testé pour vous … Un passage aux Urgences d'Agde !
Par L'AGATHOIS - Didier DENESTEBE , le 10 Septembre 2022
On a testé pour vous … Un passage aux Urgences d’Agde !
Si ma volonté d’informer sur la problématique des urgences était bien réelle, quelques jours après la visite du ministre de la santé à Agde, je dois vous confesser que c’est à mon corps défendant que j’aie dû tester un après-midi du 30 Août en immersion aux Urgences Agathoises.
Une journée ensoleillée propice à quelques travaux de jardinage et me voilà parti, une scie entre les mains pour rafraichir un palmier Washingtonia. Une branche rebelle s’enfonce généreusement sur le dos de ma main entaillée sur quelques centimètres.
Même pour un profane, point ne fut besoin d’expertise ou d’appel au15 pour analyser que cela n’allait pas se réparer seul et encore moins à domicile !Une compresse sur la main, mon épouse pour ambulancière de fortune, nous tentons notre chance à l’hôpital d’Agde.
Informés par notre quotidien régional Midi Libre qu’une nouvelle structure de soins d’urgence avait récemment vu le jour à l’hôpital nous nous y rendons derechef : On va tester pour vous !
Arrivé à l’accueil de l’Hôpital, on nous invite à ressortir, à nous rendre sur le parking via l’entrée de service et des ambulances. Le panneau indicateur censé indiquer les URGENCES affiche plus discrètement CensoMED (Centre de Soins Médicaux Immédiats et Petites Urgences). Un centre médical 100 % privé, composé de deux médecins urgentistes et deux infirmières mais qui, administration oblige, n'a pas la faculté de s'identifier comme " URGENCES ".
A l’accueil pas de secrétaire mais une infirmière polyvalente qui enregistre mon entrée et pose quelques questions d’usage quant à mon identité et mon état vaccinal. Elle constate visuellement les dégâts : « Asseyez-vous, le médecin sera à vous dans quelques minutes », une maman affolée vient effectivement d’entrer accompagnée de sa fille se plaignant d’une vive douleur au ventre.
Mon urgence toute relative n’est pas vitale mais à peine 5 minutes plus tard je suis prié de rejoindre une salle d’examen ou un second infirmier désinfecte la plaie et prépare les ustensiles nécessaires à la fine broderie qui va bientôt orner ma main durant quelques jours.Le docteur Pierre-André́ POUTOUT me prend en charge et s’attèle après une anesthésie locale à exécuter quelques points de suture. Quelques travaux de couture qui me permettent de me renseigner sur le profil de mon médecin et de son étonnant parcours : un médecin urgentiste de 47 ans est expérimenté : Médecin militaire pendant 10 ans, 4 ans en Guyane, 1 an en Polynésie française et 8 ans à la Légion Étrangère dont une mission en Afghanistan.
Après deux décennies passées autour du globe au sein de services d’urgences et de catastrophe ce dernier a souhaité retrouver une vie de famille plus stable et moins trépidante.Les urgences oui ! Mais plus 24 h sur 24 !L’idée de créer un Centre médical de soins immédiats (CMSI) lui est venu au travers de son expérience ce professionnelle où il a vu souvent des urgences relatives encombrer les services d’urgence vitales.Dans une période où la patientèle, les syndicats et les élus réclament aux ARS (Agence régionales de Santé) plus de services d’urgences mieux repartis géographiquement le docteur Pierre-André́ POUTOUT est venu combler un trou dans la raquette.LA GRANDE MOTTE, JACOU et depuis début Juillet à AGDE sont les structures ainsi créées à l’initiative des médecins associés qui équipent à leurs frais les locaux afin d’y effectuer des actes de biologie, des radiographies, des sutures, des attèles ou des plâtres. Tout le panel nécessaire pour traiter des urgences non vitales classifiées (CCMU1 et CCMU 2) dans une échelle allant de 1 à 5.Les honoraires de CensoMED sont conventionnés malgré les investissements conséquents engagés pour l’agencement des locaux. Compte tenu de la carence d’offre proposée par les ARS et le Centre Hospitalier du Bassin de Thau (CHBT), on pourrait légitimement penser que les locaux sont mis gracieusement à disposition. Ce n’est pas le cas.
Six points de suture plus tard me voilà prêt à voguer vers de nouvelles aventures.
Je termine mon parcours aux urgences par un retour à l’accueil où l’infirmière me délivre le compte rendu de l’intervention, les observations et l’ordonnance ; tout ceci moins d’heure après avoir franchi les portes des urgences agathoises !
Un service d’urgence privé ouvert de 9 h à 19 h sauf les week-ends qui a su trouver sa place et toute sa place dans une circonscription démographique agathoise qui passe de 30 000 habitants à 300 000 en période estivale.Le service des urgences de l’Hôpital Saint Loup fit l’objet de nombreuses promesses électorales depuis son inauguration en 2006 par Christian ESTROSI alors Ministre de l’aménagement du territoire.
Des promesses vaines auxquelles peu d’agathois croient encore.
L’hôpital d’Agde semble aujourd’hui sous-dimensionné pour accueillir un jour les urgences vitales et un service de soins immédiats tel que celui créé par le Docteur POUTOUT vient combler la carence des services publics.
En juillet et Aout ce sont entre 60 à 80 interventions quotidiennes qui ont été traitées à Agde.
Quand on sait que les urgences relatives (CCMU1 et CCMU 2) représentent plus de 55 % des urgences traitées, c’est autant de patients qui ont désengorgé les services d’urgences vitales des Hôpitaux de Béziers et à Sète.Le service proposé par CENSOMED semble donc adapté aux petites urgences fractures, sutures, prises de sang ou perfusions, mais n’est ouvert que de 9 h à 19 h.
Tout le monde y trouve son compte, y compris Gilles D’ETTORE qui voit d’un bon œil cette installation qui lui retire de toute évidence un caillou dans la chaussure en apaisant les contestations.
Les rapports sont cordiaux avec les médecins de ville agathois en sous-effectifs qui ont du mal à prendre de nouveaux patients et ne peuvent accueillir dans un carnet de rendez-vous souvent surchargés des urgences relatives chronophages qui bouleverseraient leur emploi du temps.
CENSOMED ne vient pas encore proposer une offre nocturne ce qui serait un plus évident notamment en période estivale.
La maison médicale de garde vient compléter l’offre de soins localement tous les jours de 20 h à 24 h et le wee-kend. Ce sont des médecins généralistes agathois et volontaires qui vous recevront dans cette maison médicale. Ils ne sont pas spécifiquement urgentistes.
La nuit de 24 h à 7 h du matin, l’offre est encore à compléter mais pour l’heure, le ministre de la santé l’a récemment confirmé « Les urgences vitales qui sont assurées par le SMUR et cette organisation répondent aux besoins de la population. »
Si le ministre le dit ...
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