Vins & Spiritueux - MAS DE CARRAT: L'excellence sinon rien

À SAINT-DRÉZÉRY, MAXIME MIALANES A OUVERT UN NOUVEAU CHAPITRE DANS L’HISTOIRE DE CE DOMAINE-BIJOU QU’IL CISÈLE JOUR APRÈS JOUR, DANS UNE QUÊTE DE PERFECTION.

Certaines propriétés viticoles ont le chic pour vous séduire au premier regard, à l’image du Mas de Carrat, au coeur du terroir de Saint-Drézéry dans l’Hérault. Imaginez 16  hectares de vignes à flanc de colline, tirées à quatre épingles, plongeant leurs racines tantôt dans des sols de galets roulés, tantôt dans des éboulis calcaires, et ceinturées de végétation méditerranéenne. Pour ce joyau à l’état brut, Maxime Mialanes a eu les yeux de Chimène et le doigté d’un joaillier, soucieux de polir les facettes d’un Carrat qui aurait pu s’écrire avec un seul « r ». « Les premières vignes ont été introduites dans les années 60 par Louis Spitareli. Par la suite, le mas de Carrat est entré dans notre famille. Exigeante, ma mère s’est beaucoup investie pour donner une impulsion qualitative au vignoble, dans le respect de l’environnement  ; jusqu’au jour où mon père a décidé de construire une cave pour les vendanges 2018 et m’a proposé de lui donner un coup de main » relate Maxime Mialanes. Le doigt dans l’engrenage, le jeune homme s’est pris de passion pour la vinification. Formé à l’université du vin de Suze-laRousse après un bachelor en hôtellerie et un cursus dans des restaurants de prestige à l’autre bout du monde, il est parti d’une feuille blanche en reprenant les rênes du domaine en 2020.

Bio et biodynamique

Depuis, il vise les sommets. « Dans mes études et mon mode de vie, j’ai toujours cherché à tendre vers le meilleur. En travaillant pour un trois étoiles, 15e  meilleur restaurant au monde, j’avais atteint un palier. Il fallait que je relève un nouveau challenge et que je construise ma propre histoire. » La sienne a d’abord consisté à engager la certification du domaine en agriculture biologique et à intégrer la biodynamie en cave : respect des cycles lunaires, levures indigènes, SO2 limité au strict minimum et aucun intrant dans les vins. Un élevage en barriques de deux à trois vins ou en jarres parachève le profil aérien de ses cuvées. Commercialisées dans le réseau CHR français, chacune tire son nom d’une parcelle dont elle reflète la pure expression. Si les vignes ont en moyenne entre 25 et 30 ans, Maxime a replanté 2 hectares de roussanne et de grenache, son cépage de prédilection, et favorisé la biodiversité. Ce fin palais qui avait envisagé de devenir sommelier peaufine surtout ses cuvées, rêve d’être «  encore plus précis dans les vinifications, en séparant au maximum tous les vins de presse, de goutte…  ». Féru d’art, de beau et de bon, perfectionniste dans l’âme : à 24 ans, Maxime Mialanes a déjà fait son entrée dans le célèbre guide Hachette.

Petite cave, grandes cuvées

La qualité plutôt que la quantité. Partant de ce principe, le mas de Carrat revendique une collection de quatre cuvées en édition limitée (de 1500 à 5000 bouteilles).

Décidément, AOP Languedoc rouge, résulte d’un assemblage de syrah (majoritaire), grenache et carignan, auquel de faibles rendements confèrent une matière généreuse et des tanins d’une grande finesse.

Fer de lance du domaine, Joséphine en appellation Saint-Drézéry rouge, se démarque par son caractère bien trempé et sa puissance aromatique. Il faut dire qu’elle bénéficie d’un an d’élevage en barrique suivi d’un vieillissement de 12 mois en bouteille !

À contre-courant de la mode, Roche Longue allie grenache et syrah pressés et vinifiés séparément dans un rosé de garde classé AOP Languedoc, le tout étant élevé sur lies.

Quant au Pistachier, pur roussanne, il a le profil d’un cru rhodanien septentrional, jouant de l’équilibre entre richesse et tension, à l’issue d’un élevage sur lies.

http://www.mas-de-carrat.fr/