Montpellier - Sous l'offensive contre les libertés, il y a la répression des revendications sociales !

Montpellier - Sous l'offensive contre les libertés, il y a la répression des revendications sociales !

Montpellier - Sous l'offensive contre les libertés, il y a la répression des revendications sociales !

Par CLRR montpellier, le 28 Décembre 2020

Loi sécurité globale (LSG), loi séparatisme, fichage généralisé : Sous l’offensive contre les libertés, il y a la répression des revendications sociales !

L’offensive contre les droits de manifester, d’expression, et de filmer la police peut-elle être déconnectée de la situation
sociale que connait notre pays, et plus largement les peuples dans le monde ?
Ces derniers mois, les plans de licenciements tombent régulièrement, le projet Hercule brade le service public de
l’énergie, la privatisation de la SNCF menace directement le statut des cheminots, la LPR des universités est passée
malgré une opposition unanime, les étudiants sont en décrochage massif, privés de leurs universités, les hôpitaux sont
exsangues de moyens en lits et en personnels et ce depuis des années.
Aussi, le gouvernement ne met pas en place un arsenal répressif sans raison : il se prépare aux explosions futures, à
réprimer les militants syndicalistes ou démocrates.
A ceux qui pensent que la suppression de certaines libertés amènera l’harmonie et la sécurité : c’est tout l’inverse, c’est
le chaos social qui est devant nous. Face à cela, il faut organiser la résistance contre ces mesures, pour aider à trouver
un débouché. Militants politiques, syndicalistes, gilets jaunes, militants associatifs, démocrates, citoyens, jeunes :
engageons la discussion pour défendre les conquêtes ouvrières sociales de 36 et 45, qui sont des conquêtes de
civilisation. Rejoignez les CLRR !
N’y a-t-il que la diffusion des images de violence d’état qui pose problème ?

Que disent les autres articles ?

• « L’autorité responsable tient un registre des traitements mis en œuvre précisant la finalité poursuivie, la durée des
enregistrements réalisés ainsi les personnes ayant accès aux images, y compris le cas échéant au moyen d’un
dispositif de renvoi en temps réel » (article 22) : c’est l’extension de l’utilisation de drones. Or le Conseil d’Etat vient
d’interdire ce 22 décembre au Préfet Lallement d’utiliser des drones pour filmer les manifestations à Paris pour
« doute sérieux sur la légalité ». Voilà qui pourra être légal demain si la LSG venait à être adoptée.
• « À titre expérimental, les communes employant au moins vingt agents de police municipale... peuvent, pour une
durée de trois ans... demander à ce que leurs agents de police municipale exercent les compétences de police
judiciaire » (article 1) : l’extension des compétences de police judiciaire à la police municipale sera donc possible à
titre expérimental, les images de caméras piétons des policiers pourraient être exploitées en temps réel avec
reconnaissance faciale...
• « Est puni d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende le fait de diffuser, par quelque moyen que ce soit
et quel qu’en soit le support, dans le but qu’il soit porté atteinte à son intégrité physique ou psychique, l’image du
visage ou tout autre élément d’identification d’un fonctionnaire de la police nationale ou d’un militaire de la
gendarmerie nationale lorsqu’il agit dans le cadre d’une opération de police. » (Article 24) : l’interdiction de
diffuser des images de la police en exercice, en particulier en cas de répression, y compris par la presse : voilà qui
permettra d’accentuer les ordres de répression, les images ne pouvant plus être diffusées, cela dissuadera de prendre
de filmer de manière préventive !

Ils ont dit... « Je considère que l’interdiction érigée par l’article 24... constitue une atteinte au droit à la liberté d’expression, laquelle inclut la liberté d’informer, et que la
compatibilité d’une telle ingérence avec l’article 10 de la (convention européenne des droits de l’homme), qui garantit ce droit, apparaît pour le moins douteuse »
(Dunja Mijatović, Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe) // « (FO) apporte son soutien à celles et ceux qui manifestent et peuvent
manifester, ce jour, plus particulièrement contre les dispositions portant atteintes aux libertés démocratiques, dont la liberté d’informer, de la presse et la liberté
de manifester. » (communiqué FO du 12/12/2020) // » Les manifestations pour l’abandon de la proposition de loi « sécurité globale » dans tout le pays ont d’ores
et déjà réuni des centaines de milliers de personnes. Leur succès, à Nantes comme partout en France, a fragilisé la position du gouvernement et nourri une crise
politique autour de l’article 24. Mais le compte n’y est pas : c’est le retrait total de la proposition de loi « Sécurité globale » que nous revendiquons. » (tract unitaire
CGT FO FSU Solidaires du 44)

Que contient la loi sur le « séparatisme » et quel rapport avec nos libertés1 ?
La loi appelée maintenant « renforçant les principes républicains » est également une atteinte aux libertés. Le lien avec
la LSG ? L’article 24 s’y trouve inséré à travers l’article 18 !
Voici ce que dit l’article 18 :
« Le fait de révéler, diffuser ou transmettre... des informations relatives à la vie privée, familiale ou professionnelle
d’une personne... est puni de trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende. Lorsque les faits sont commis
au préjudice d’une personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une mission de service public, les
peines sont portées à cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende ».
Soit exactement la même chose que l’article 24 de la LSG ! Sous couvert de « préservation » des personnes. Comment
mêler des choses différentes pour arriver au résultat de l’article 24 !
Mais il y a d’autres éléments dans cette loi présentés faussement comme un renforcement de la laïcité :
• les associations devront participer à la « sauvegarde de l’ordre public » pour toucher des subventions (article
10.1) ! depuis quand les associations doivent-elles concourir à l’ordre public, notion tellement floue ? Toute
revendication peut entrainer, en cas de manifestation, des troubles à l’ordre public : les associations de pêche
ou de pétanque devront elles faire aussi la police ?
• dans l’exposé des motifs, la philosophie de la loi est ainsi décrite : « La République demande une adhésion de
tous ». En rang par deux ? Mais la République, c’est surtout la liberté de penser ce que l’on veut, y compris de
la république elle-même ! Où va-t-on mettre alors ceux qui ne se reconnaissent pas dans les institutions
actuelles ? Car « la République » aujourd’hui, ce sont les institutions de la Cinquième République, avec ses
serviteurs. Ces institutions devraient devenir un horizon indépassable ? Ceci rend suspect l’ensemble de la
population et chacun devra prouver son attachement à l’Etat...
• l’article 3 étend et généralise les possibilités de fichage... rejoignant ainsi la modification par décret des trois
fichiers déjà existant.
• Plusieurs dispositions s’immiscent dans les cultes, cherchant ainsi à retisser le lien entre l’Etat et les Eglises, et
organiser là aussi l’intrusion du politique dans les libertés.

Les 21 et 28 novembre, les 5, 12 et 19 décembre :
des centaines de milliers spontanément dans la rue
partout en France et à Montpellier.
Le gouvernement a eu très peur...

Le 28 novembre, un demi-million de personnes dans les rues dans toute
la France. A Montpellier, 7000 personnes. En grande majorité : la
jeunesse, sans attache à une organisation, spontanément, manifeste. Du
jamais vu : le confinement, l’état d’urgence, rien n’y a fait. A travers
ces manifestations, c’est toute la politique du gouvernement qui est rejetée, Castex et Macron le réalisent mieux que
quiconque. La LPR et son délit d’entrave sur les universités, les hôpitaux toujours en coupes réglées en plein épidémie,
les licenciements, la pénurie en postes de l’école publique... c’est tout cela qui est finalement rejeté.
Immédiatement, certains cherchent à faire refluer cette vague. D’abord, des violences surgissent un peu partout, la
répression policière s’abat sur les manifestants : nasse des cortèges, arrestations et gardes à vue plus ou moins au hasard.
D’autres cherchent à temporiser. Les dirigeants syndicaux sont aphones. A Montpellier, les dirigeants sont totalement
absents, alors que de nombreux syndicalistes sont présents dans les cortèges.
Se rajoutent les images de violences contre un producteur de musique suite à son absence de masque dans la rue. Macron
tente une aventure : il condamne les violences policières. Ça ne marche pas : c’est lui qui a tout fait pour organiser un
climat de répression débridée.
Le collectif national2

, sans parvenir à clairement appeler au retrait de la loi, organise cependant les manifestations, fait

le lien avec la loi séparatisme et appelle à de nouvelles manifestations à la rentrée les 3, 9 et 16 janvier.

1 Le projet de loi intégrale : https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/textes/l15b3649_projet-loi

Quelques arguments à discuter...

« On peut accepter quelques remises en cause de nos libertés si c’est pour gagner en sécurité »
L’insécurité n’est pas corrélée au degré de dispositif répressif et relève de plusieurs facteurs. Cependant, on note une
nette dépendance entre le niveau de chômage et de diplôme des jeunes et la violence. Entre 1975 et 1998, il y a eu trois
tendances : hausse, puis baisse puis nouvelle hausse du chômage chez les jeunes. A chaque fois, la courbe des actes
délictueux a suivi3

. L’école, le diplôme, l’emploi, les services publics : voilà les meilleures armes contre le délitement
des relations sociales. Justement, c’est tout ce que Macron et son gouvernement cherche à faire sauter : les droits, les
services publics, tout pour faire baisser le coût du travail. L’offensive contre la démocratie a toujours un contenu social.
« Les syndicats ne sont pas vraiment concernés par ces questions qui sont en dehors de leur champ de
compétence »
Les syndicats sont au contraire les premiers concernés. Bien entendu, les syndicats toujours prêts à apporter leur soutien
aux contre-réformes comme la CFDT ne seront pas trop inquiétés. Mais lorsqu’une grève ou une manifestation effraiera
le gouvernement, celui-ci aura tous les outils législatifs pour contrôler, récupérer l’ensemble des données collectées sur
la vie publique et privée des grévistes ou des responsables syndicaux. Le fichage de l’appartenance syndicale dans le
cadre des décrets sur les fichiers de renseignement PASP pourront dissuader des personnes de simplement se syndiquer,
activités qui sera l’objet de surveillance.
Que des dirigeants syndicaux ne voient pas trop le problème ou estiment que les organisations ne seront pas touchées
est une illusion qui pourrait nous coûter cher.
« C’est la police qui est en cause »
La police nationale est rattachée au ministère de l’Intérieur depuis le décret de Vichy de 1941. Elle est constituée de
fonctionnaires d’Etat, qui ont une formation où le respect de la hiérarchie occupe une place importante. Les policiers
n’agissent pas sans ordre politique. C’est donc directement le pouvoir politique qui impulse les violences, les organise,
certainement pas les fonctionnaires de police de manière autonome. Orienter, comme le font certains, toutes les
discussions sur les violences policières sans évoquer les ordres et ceux qui les donnent, c’est une manière de détourner
le regard sur le problème politique du combat contre le gouvernement.
« L’important, ce n’est pas de manifester, c’est de bien voter en 2022 »
Lors d’une conférence de presse le 5 décembre, un orateur a expliqué : « si un candidat populiste arrive au pouvoir en
2022, il utilisera ces outils juridiques pour surveiller la population ». Mais Macron lui-même (et l’ensemble des
responsables politiques qui défendent les institutions), n’utiliserait pas lui-même les outils de répression ? La réponse
est évidente : Macron n’arrête pas de le faire en ce moment. Utilisant le COVID, il n’a cessé de faire passer toutes les
lois répressives et mesures antisociales, et les a faites appliquer !
« Ces mesures de sécurité vont permettre de mieux lutter contre le terrorisme ».
Le terrorisme que nous connaissons ne tombe pas de nulle part. Il a été organisé en Afghanistan par les Américains pour
détruire l’URSS et les conquêtes sociales qui y étaient encore rattachées (ils y sont parvenus avec l’aide de dirigeants
staliniens). Puis d’autres groupes ont été instrumentalisés en Irak, mais surtout en Syrie : opération « sycamore ». Là
aussi, si le prétexte est de lutter contre le terrorisme, c’est bien la stabilité de l’Etat, la peur de revivre un épisode de
type « gilets jaunes » qui terrorisent non seulement Macron, mais tous les dirigeants politiques aspirant à gérer
loyalement le capitalisme.
Les 3 décrets sur le fichage : toute activité militante deviendra suspecte.
La classe politique aime beaucoup gloser sur l’abstention qui serait source de désintérêt de la politique. En clair : il faut
voter, et si possible correctement. Par contre, le fait de se syndiquer ou de s’engager est perçu clairement comme une
menace, et l’Etat est soucieux d’assurer la stabilité du gouvernement et des lois. C’est ainsi que 3 décrets viennent élargir
le champ des collectes de données pour les 3 fichiers dit de « sécurit public » (PASP, GIPASP et EASP) où terroristes
et simples syndiqués sont visés dans un mouvement de collecte massive de données, de la photo d’identité jusqu’à leurs
habitudes quotidiennes, les opinions, les commentaires sur internet, etc. Cela va jusqu’à la collecte de données sur
l’entourage et les enfants4

. Pour notre bien ? Il suffit de voir la répression des 4 de Melle, des GJ, des syndicalistes pour

se faire une idée...

3 Voir à ce sujet : http://www2.cnrs.fr/sites/communique/fichier/03lagrangebp.pdf 4 Voir la liste dans le décret ici : https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000042607387

Que sont les CLRR et pourquoi les rejoindre ?

Qui sommes-nous ?

Le Comité national de résistance et de reconquête a été constitué le 14 octobre 2017. Ce n’est pas un nouveau
parti ou une nouvelle organisation syndicale. Sans se substituer aux organisations existantes, il rassemble des
militants (syndicaux, politiques, associatifs, Gilets jaunes, etc.), regroupés dans ce cadre large pour la défense
des acquis de 1936 et 1945 pour aider à organiser la résistance et la reconquête.
Le 25 mars 2017, en pleine campagne de l’élection présidentielle et à quelques semaines du premier tour, 600
délégués en provenance des premiers comités locaux de liaison et d’échanges constitués depuis 2016 se
réunissent à Paris.
Le 23 juin 2018, plus de 300 délégués des comités de résistance et de reconquête locaux se réunissent à Paris.
Ils appellent à un grand rassemblement de milliers de militants à l’automne « pour rassembler une large
force ».
Le 19 janvier 2019, constatant le mouvement inédit des Gilets jaunes en cours depuis le 17 novembre, la
délégation permanente appelle « à préparer une convention nationale des délégués mandatés et représentatifs
des comités de résistance et de reconquête » le 30 mars 2019.
Depuis la délégation permanente se réunit régulièrement, s’étant renforcée de nombreux délégués des 115
comités locaux qui y prennent part démocratiquement.
Site national : cnrr2018.sitew.fr

 

 

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