Sète - Une stèle pour dénoncer le transport maritime des animaux  

Sète - Une stèle pour dénoncer le transport maritime des animaux  

Sète - Une stèle pour dénoncer le transport maritime des animaux  

Par Welfarm, le 14 Juin 2020

Dimanche 14 juin, plage du Lido : Une stèle pour dénoncer le transport maritime des animaux  

Le 14 juin, à l'occasion de la journée internationale contre les longs transports d'animaux, l'association WELFARM se rendra à Sète pour déposer une stèle en mémoire des animaux morts à bord des cargos bétaillers, véritables boîtes noires qui échappent à tout contrôle. 

Dans une nouvelle vidéo, (ATTENTION, certaines images peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes ainsi que des personnes non averties) l'association lève le voile sur les dizaines de cadavres de bovins et ovins qui s'échouent chaque année sur les plages de Méditerranée, dans le sillage des cargos. 

Un peu partout en méditerranée, les ONG et la presse locale témoignent de cas étranges : des cadavres de vaches ou de moutons sont retrouvés un beau matin sur la plage. Rien qu'au mois d'avril, trois cadavres de bovins se sont échoués sur les plages de Majorque et neuf en Israël. Ces dernières années, des dizaines de cas similaires sont recensés en Espagne, en Italie, à Chypre, en Grèce, au Liban. D'où viennent-ils ? Impossible à dire car la plupart ont les oreilles coupées pour faire disparaître leur boucle d'identification. Mais la pratique est bien connue des ONG : les animaux qui meurent à bord des cargos bétaillers seraient jetés en pleine mer, tout comme le lisier. Une pratique illégale puisque la Méditerranée est classée zone protégée par la convention de Marpol2.  

Une fois que le bateau quitte le port, les animaux disparaissent des radars...

Que se passe-t-il à bord des navires bétaillers qui sillonnent la Méditerranée ? Dans quel état les animaux arrivent-ils à destination ? Combien meurent à bord ? Même la Commission européenne avoue l'ignorer : « Actuellement, ni les États membres ni la Commission ne disposent d'informations ou de statistiques sur l'état de santé et le bien-être des animaux en mer », constate-t-elle dans un rapport1 publié en mai, après une enquête de 2 ans en Europe et des audits réalisés en Espagne, Roumanie, Slovénie et Croatie. Déplorant qu'il n'existe aucune donnée sur le taux de mortalité en mer en Europe, la Commission constate que « la majorité des États membres ne reçoit aucun retour du pays de destination sur l'état des animaux à l'arrivée, ni du transporteur, ni du capitaine, ni de l'exploitant du navire ». La Commission n'a pu trouver un seul navire dont les autorités auraient refusé un chargement, même quand l'inspection pointait des carences. « Les vétérinaires sont soumis à une forte pression de la part des exportateurs pour approuver les expéditions, y compris la menace d'une action en justice potentielle si une exportation est empêchée ou retardée ».

Au port de Sète, 85% des navires bétaillers battent pavillon classé sur liste noire

Qu'en est-il en France ? En 2019, la France a exporté plus de 150 000 bovins et ovins depuis le port de Sète. Si le port a revu à neuf ses infrastructures et n'a pas pu être audité par la Commission en raison du Covid-19, les cargos qui viennent y charger des animaux sont tout aussi vétustes qu'ailleurs. Moyenne d'âge : 42 ans, soit 10 de plus que les cargos de marchandises. 85% des navires ayant chargé des animaux à Sète depuis 3 ans sont classés sur liste noire par le Mémorandum de Paris3, c'est-à-dire qu'ils présentent un risque élevé en matière de sécurité maritime. Quatre d'entre eux ont d'ailleurs été placés en détention pour infraction en 2019. À l'arrivée, que les animaux partent de Sète, de Roumanie ou de Slovénie, les mêmes sévices les attendent de l'autre côté de la Méditerranée : ils seront ligotés, auront les tendons tranchés et la gorge cisaillée avant de mourir dans une longue agonie.

Une stèle à Sète le 14 juin, journée internationale contre les longs transports d'animaux

Dans une lettre cosignée avec 4 autres ONG4, Welfarm renouvelle donc sa demande adressée en 2019 au Premier ministre afin de suspendre les exportations d'animaux vers les pays tiers. Le Règlement européen N° 1/2005 protégeant les animaux en cours de transport s'applique jusqu'à destination, c'est-à-dire jusqu'à l'abattoir ou le centre d'engraissement du pays importateur. La France n'ayant aucun contrôle sur la façon dont les animaux sont transportés et abattus hors d'Europe, elle enfreint la règlementation en y exportant des animaux vivants. Une pétition ayant récolté plus de 55 000 signatures est déjà en ligne sur action-transports.fr. Le 14 juin, à l'occasion de la Journée internationale contre les longs transports, WELFARM se rendra à Sète pour y déposer une stèle en mémoire des animaux victimes du transport maritime. 

Credit photo : Israel against live shipment

 

 

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