Hérault - Montpellier - Paul Valéry : vers l'échec de masse pour les étudiants ?

Hérault - Montpellier - Paul Valéry : vers l'échec de masse pour les étudiants ?

Hérault - Montpellier - Paul Valéry : vers l'échec de masse pour les étudiants ?

Par Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier – SCUM, le 09 Juin 2020

Evaluation Continue Intégrale à l’université Paul Valéry : vers l’échec de masse pour les étudiants ?

Lors du Conseil des Etudes et de la Vie Universitaire (CEVU) de mardi 09 juin 2020, la présidence de l’université Paul Valéry Montpellier 3 a présenté un projet de nouvelles modalités d’organisation des examens pour l’année universitaire 2020-2021.

A la suite de près de 2h de débats, ce projet a été retiré de l’ordre du jour, au moins pour les prochains mois.

Actuellement, les examens se déroulent à la fin de chaque semestre lors de sessions appelées « examens terminaux », il est prévu dans ce projet de généraliser un nouveau système, appelé « Evaluation Continue Intégrale ». Il s’agirait de remplacer les examens terminaux par une évaluation se déroulant tout au long du semestre. De fait, cela va accroitre les difficultés auxquelles sont déjà confrontés de nombreux étudiants lors des cours en TD obligatoires.

En effet, de nombreux étudiants rencontrent des problèmes liés à la distance de leur logement vis-à-vis de l’université, d’autres sont salariés et ne peuvent assister à l’intégralité des cours, quand d’autres éprouvent des difficultés familiales et psychologiques impactant leur disponibilité. Ce sont ces étudiants, souvent les plus précaires, qui vont directement faire les frais de ces nouvelles modalités d’examens voulues par la présidence de l’université Paul Valéry. Remise en cause des rattrapages et iniquité entre les étudiants.

Actuellement, les étudiants disposent de deux sessions d’évaluations, auxquelles ils peuvent participer au choix, la meilleure des deux notes étant conservée. Ce système encourage les étudiants à s’améliorer et donc favorise la réussite de chacun. Désormais, l’Evaluation Continue Intégrale balaie ce système d’un revers de main. La possibilité de se rendre à une seconde évaluation n’est plus garantie, et même dans le cas où celle-ci serait conservée dans quelques matières, les étudiants n’auraient pas le droit d’y aller s’ils ont déjà une note égale ou supérieure à 10.

Ainsi, des milliers d’étudiants se voient privés de la possibilité à améliorer leur niveau. On assiste ici à un véritable nivellement vers le bas, qui accentue le tri social opéré par la sélection en Master. En effet, en étant privés de la possibilité d’améliorer leurs notes, ce sont les étudiants les plus fragiles qui se verront pénalisés lors de l’examen de leur candidature en Master. Pire encore, les examens pourront s’enchainer dans la confusion générale et sans que les étudiants aient pu disposer des corrections et notes des examens précédemment passés.

La possibilité d’une progression tout au long du semestre prend ici du plomb dans l’aile. Un calendrier universitaire dérogatoire est prévu pour l’Evaluation Continue Intégrale, ce qui constituerait ici une rupture d’égalité entre les étudiants. Le calendrier, autrefois fixe et appliqué de façon unifié à l’ensemble des étudiants devient dans ce projet désormais fluctuant et différent suivant les volontés de chaque directeur de parcours.

La présidence de l’université retire son projet contesté … mais jusqu’à quand ? Lors de la séance du CEVU de ce mardi, les élus étudiants du Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier (SCUM) ont proposé 3 amendements à ce projet délétère. Il s’agissait de garantir le maintien d’épreuves en seconde évaluation, en contrôle terminal, dans des modalités similaires que celles des années précédentes. Le second amendement au projet consistait à imposer que le calendrier dérogatoire soit pour l’ECI soit voté en même temps que le calendrier universitaire « classique », afin de garantir l’équité entre étudiants.

Enfin, notre troisième amendement demandait que les épreuves soient obligatoirement corrigées avant l’évaluation suivante. Face aux interventions du SCUM et de la Corpo Lettres, et surtout face à l’opposition de nombreux représentants enseignants craignant d’avoir un surplus d’évaluations à corriger l’année prochaine, la présidence de l’université a décidé de retirer de l’ordre du jour le projet d’Evaluation Continue Intégrale. Toutefois, nous devrons rester vigilants sur ce sujet, plusieurs membres de la direction de l’université ont clairement affirmé leur volonté de remettre ce sujet en débat lors du CEVU de septembre.

Nous sommes en pleine crise sanitaire et sociale, et nous savons d’ors et déjà que la rentrée universitaire pour l’année universitaire 2020-2021 se passera dans des conditions fortement impactées par les mesures de sécurisation sanitaire imposées par la persistance de la pandémie.

Le Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier (SCUM) dénonce le cynisme de la présidence de l’université, qui dans ce contexte a osé proposer la mise en place de l’Evaluation Continue Intégrale, qui accentuerait la sélection sociale, renforcerait les inégalités et conduirait des milliers d’étudiants vers le gouffre de l’échec de masse. 

 

 

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