Aramon - GARD - ARAMON - La commune d’Aramon auditionnée à l'Assemblée Nationale le jeudi 9 mai 2019

Aramon - GARD - ARAMON - La commune d’Aramon auditionnée à l'Assemblée Nationale le jeudi 9 mai 2019

Aramon - GARD - ARAMON - La commune d’Aramon auditionnée à l'Assemblée Nationale le jeudi 9 mai 2019

Par Ville d'ARAMON, le 20 Mai 2019

La commune d’Aramon a été auditionnée à l'Assemblée nationale le jeudi 9 mai 2019 à propos des actions menées par les collectivités territoriales par la Mission d'information relative aux freins à la transition énergétique de l'Assemblée Nationale qui s'est tenu. Didier Vignolles, élu en charge de l'urbanisme y représentait le Maire.

Deux sujets cruciaux pour notre commune ont été pointés comme freins caractéristiques à cette nécessaire transition :

 - celui du Contrat de Transition Écologique (Cleantech Valley) qui exige pour déboucher sur un vrai projet industriel de transition énergétique de reconstruire un véritable service public de l'énergie

 - celui des transports dont la réouverture prioritaire de la gare d'Aramon aux voyageurs qui nécessite l'engagement financier de SNCF/RFF

En l'absence de ces deux conditions, l'espoir et l'attente que ces deux projets suscitent seront vite déçus car il y aurait alors un grand décalage entre les intentions affichées par l’État, l'urgence à agir pour le climat et les moyens mis en œuvre.


Mission d'information relative aux freins à la transition énergétique

Mission d'information de la conférence des Présidents

Jeudi 9 mai 2019 à 11h00

Audition, en table ronde, ouverte à la presse sur les actions menées par les collectivités territoriales

  • En présence de Bruno Duvergé, député, rapporteur de la mission, Marie-Noëlle Battistel, députée, Vice-présidente de la commission des affaires économiques de l’Assemblée Nationale, Philippe Pichery, président du département de l’Aube, Ann-Gaëlle Werner Bernard, conseiller à Assemblée des départements de France (ADF), Jacky Aignel, maire et Laurent Gaudicheau, directeur général des services de la commune Le Mené, Louis Donnet, Vice président de la Communauté de communes du Pont du Gard, Didier Vignolles, Conseiller municipal en charge de l’urbanisme, conseiller communautaire représentant Michel Pronesti Maire d’Aramon

Je vais tâcher de répondre à la question des freins à la transition énergétique, en m’appuyant sur la perception de la population et des élus à propos de deux sujets qui nous touchent particulièrement : le Contrat de Transition Écologique et les transports.

Notre ressenti local :

Les freins liés au CTE :

L’ambition de l’État est clairement énoncé : « La dynamique «Cleantech vallée» s'inscrit dans une démarche d'économie circulaire, grâce à la valorisation et la maîtrise des ressources et le développement d’une écologie industrielle territoriale. Le projet vise à faire de la «Cleantech vallée» le leader au niveau national dans le domaine, en s’appuyant sur le passé industriel du territoire et sur les compétences à la fois existantes et à développer. »  (Extrait du communiqué de presse d’Emmanuelle Wargon, secrétaire d’État auprès du ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire, lors de la signature du Contrat de transition écologique (CTE) le 6 décembre dernier),

De bonnes volontés se sont manifestées de la part des principaux acteurs publics (les services de la CCPG, les services de l’État présents dans le Gard, le député de la circonscription Anthony Cellier, etc..) notamment pour atténuer pour un court délai, l’impact fiscal considérable de la fermeture de la centrale (1,2 million d’€).

Pour autant, nous avons de grandes inquiétudes que toute cette démarche ne se solde comme nous l’avons déjà malheureusement vu dans le passé par un simple accompagnement sans grand lendemain de la fermeture d’une activité industrielle.

J’illustre concrètement mon propos. Je suis en charge de l’urbanisme et à ce titre je procède avec les services de la Mairie et le Maire à l’achèvement de notre Plan Local d’Urbanisme qui doit être approuvé par le conseil municipal dans quelques jours.

A l’occasion de l’enquête publique qui a précédé cet acte, EDF, propriétaire du site de la centrale, a souhaité que celui-ci permette l’installation de panneaux photovoltaïques sur la totalité des 35 hectares de sa propriété alors qu’aujourd’hui 7 hectares sont en cours d’installation. Ce que nous avons refusé car cela obérerait toute possibilité d’implantation de la moindre installation qui  s’inscrirait « dans une démarche d'économie circulaire, grâce à la valorisation et la maîtrise des ressources et le développement d’une écologie industrielle territoriale » pour reprendre les propos d’Emmanuelle Wargon et créatrice d’emplois.

Comment ne pas être inquiet et comment ne pas y voir de la part de l’entreprise l’illustration de sa stratégie. Elle est malheureusement fort compréhensible à nos yeux au regard de son changement de stratégie consécutif à son changement de statut et à l’ouverture de son capital. Elle se comporte comme une entreprise comme une autre.

S’ajoute à cette crainte de neutralisation du site pour le « tout solaire », la peur légitime qu’un projet qui lui s’inscrirait véritablement dans la philosophie de la transition énergétique ne puisse pas voir le jour s’il était porté par un autre acteur industriel car celui-ci ne serait pas propriétaire du foncier.

Or, ce site est idéalement équipé pour l’arrivée et l’évacuation de l’énergie électrique grâce aux lignes THT existantes et bénéficie d’un port sur le Rhône pour le transport des marchandises de façon écologique.

Je complète pour préciser que pour réaliser des projets il faut que le site soit démonté hors les opérations semblent prendre beaucoup de retard pour que les engagements d’EDF soient tenus.

Nous voyons que cette entreprise n’est plus l’acteur dont nous aurions tant besoin dans les circonstances que nous vivons. Nous en tirons la conclusion, après d’autres, du besoin impérieux que notre pays se dote d’un véritable service public de l’énergie s’il veut atteindre les objectifs qu’il s’est lui même fixé. À l'image de celui qui a permis la mise en œuvre du programme nucléaire des années 70/80. J’ajoute que pour ne pas entraver les bonnes volontés, un accompagnement compréhensif quand aux contraintes administratives par exemple par rapport au Plan de Prévention du risque Inondation (PPRI) soient examinés avec intelligence et bienveillance par les services de l’État.

Les freins liés aux transports:

Nous sommes en attente depuis de nombreuses années de la réouverture de la rive Droite du Rhône au trafic voyageurs SNCF. La Région Occitanie a pris le relais de Languedoc Roussillon en étant très favorable à ce projet et en s’engageant financièrement. La Région Rhône Alpes Auvergne s’est également prononcé en faveur de cette réouverture en décembre dernier.

Qu’est-ce qui bloque sur ce dossier alors qu’au niveau municipal nous avons beaucoup travaillé à la création d’un éco-quartier autour de la réouverture de la gare ? Comment ne pas faire le rapprochement avec le cas précédent ?

SNCF/RFF, le gestionnaire de l'infrastructure, freine de toute évidence au regard des investissements à réaliser.

Sur ce même sujet, permettez moi de dire que dans le même temps en ce qui concerne le transport de marchandises, la départementale qui borde notre commune et le Rhône est envahie par une noria de camions porte-containers en provenance du Port autonome de Marseille (Fos sur Mer) qui font du contournement autoroutier (accidentogène, polluant, consommateur de budget public par usure précoce de la voirie, ...).

Dans le même temps le fleuve est quasi vide de bateaux de transport de marchandises.

Dans ce contexte, il est compréhensible que ce soit le scepticisme qui domine dans la population de notre commune concernant la transition énergétique.

En conclusion de se deux exemples je voudrais dire l'espoir et l'attente que ces deux projets suscitent auprès de la population concernée, des élus que nous sommes et du maire d’Aramon que je représente ici.

Mais nous en ressentons dans le même temps, les freins et les limites qui nous font craindre un grand décalage entre les intentions affichées par l’État et les moyens mis en œuvre.

 

 

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