Littéraires - D’AUTRES VIES SOUS LA TIENNE - Mérine Céco

D’AUTRES VIES SOUS LA TIENNE - Mérine Céco

D’AUTRES VIES SOUS LA TIENNE - Mérine Céco

Par OCCITANIE TRIBUNE - LIBRE LIVRE, le 30 Janvier 2019

Renouer avec les âmes errantes

C’est une île lointaine, censément paradisiaque, que les dépliants touristiques surnomment « l’île des revenants ». Une île que cette femme a fui tant elle voulait l’oublier, se croyant victime d’un sortilège qui la lie toujours à elle. Jusqu’au jour où elle se retrouve confrontée au désir de sa fille, pourtant née dans le pays d’adoption, de renouer avec les âmes errantes de cette île et les Fantômes de son passé. C’est alors qu’affluent chez la mère tous les souvenirs enfouis, les récits familiaux douloureux, les drames de la violence misogyne, de l’inceste, du viol... Par une lettre qu’elle adresse à sa fille, la mère interroge son passé et son présent, et, ce faisant, fait remonter à la surface des tresses de récits, des éclats de paroles étouffées, des questionnements intimes, autour notamment d’une figure trouble, celle du « dorlis », équivalent créole de l’incube du Moyen-âge, ce démon mâle qui prend corps pour abuser d’une femme qui dort. En l’île répudiée, c’est lui qui règne en maître absolu ; c’est l’Homme, blanc, noir, mulâtre, indien, qu’importe ; riche ou pauvre, croyant ou mécréant. Lui, pour qui le ventre des femmes est à labourer sans répit, à triturer, à torturer parfois même. À travers ce Chassé-croisé, l’auteur explore la peur intestine qui habite tous ceux qui naviguent entre plusieurs appartenances, peur qui les conduit à l’invention de figures magiques pour recouvrir une réalité trop douloureuse.

Si ce roman s’enracine dans une réalité socio- historique indéniablement caribéenne, et fait écho à une actualité brûlante, il témoigne tout autant d’une quête universelle : celle des femmes résistantes, qui osent affronter à plume découverte l’obscur éclat des généalogies marquées par une oppression masculine masquée ; celle des « déracinés » qui, dans le silence obstiné des autres, portent leur couleur de peau et leur histoire comme un fardeau.

Auteure :

Née en 1970 en Martinique, Mérine Céco suit en parallèle des études de philosophie et de littérature. À 22 ans, elle est agrégée d’espagnol
puis docteur en sciences du langage. Élue en janvier 2012 présidente de l’Université Antilles-Guyane, elle en a démissionné en août 2016 pour rejoindre la Sorbonne, à Paris.
Les éditions Écriture ont publié La Mazurka perdue des femmes-couresse (2013, prix Gilbert Gratiant), Au revoir Man Tine (2016) et Le Talisman de la présidente (2018).

Editeur : Ecriture

Nbres de pagse : 240 pages

Prix : 18,00 euros

Parution le 6 février 2019

 

 

 

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