Hérault - HÉRAULT - Métiers d'art et patrimoine vivant : présentation du rapport Huppé

Hérault - HÉRAULT - Métiers d'art et patrimoine vivant : présentation du rapport Huppé

Hérault - HÉRAULT - Métiers d'art et patrimoine vivant : présentation du rapport Huppé

Par Mathilde Tastavy - Collaboratrice de Philippe Huppé, le 21 Décembre 2018

Chargé par le Premier ministre d’une mission visant à préserver et à développer les métiers d’art et du patrimoine vivant, le député de l’Hérault Philippe Huppé a remis son rapport.

Après plus de 60 auditions et près de 130 rencontres et visites dans toute la France auprès des professionnels des 281 métiers d’art, des gérants d’Entreprises du Patrimoine Vivant et d’élus locaux, le député a présenté aujourd’hui à Bercy ses 22 propositions.

Initiée par le Direction générale des Entreprises qui a appuyé le député dans sa mission, cette réunion de présentation du rapport qui en est issu s’est tenue en présence des responsables et représentants des ministères concernés (Économie, Culture, Éducation nationale notamment) et des acteurs du secteur (Institut National des Métiers d’Art, Institut Supérieur des Métiers, Ateliers d’Art de France, Assemblée Permanente des Chambres de Métiers et d’Artisanat, Union des Entreprises de Proximité, Fédération des Cristalleries et Verreries, Union Française Bijoutiers Joaillers etc. )

Le rapport du député, qui bouleverse le secteur, a vocation à lui donner une nouvelle impulsion.

L’objectif premier est de mieux soutenir les professionnels des métiers d’art et les dirigeants d’Entreprises du Patrimoine vivant, comme l’ensemble des représentants de l’excellence française. Pour cela, il s’agit dans un premier temps d’apporter une meilleure reconnaissance aux artisans d’art dont le principal talent repose sur un mélange entre la parfaite maîtrise d’un savoir-faire et une créativité certaine. Aussi, le député propose de créer un nouveau label national qui reconnaîtrait l’excellence des professionnels des métiers d’art et serait distribué par les Chambres de métiers régionales.

Les labels sont en effet des outils tout à fait pertinents pour valoriser l’excellence. Le label Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV), créé en 2005 par le ministre Renaud Dutreil afin de reconnaître les entreprises détentrices de savoir-faire exceptionnels en témoigne. Si ce dispositif jouit d’une grande popularité auprès des entrepreneurs, le député propose de faire évoluer ses critères d’attribution et de refondre son animation afin de la placer au centre des territoires.

Député de l’Hérault, Philippe Huppé a placé la question des territoires au cœur de son rapport. Ses nombreuses visites sur le terrain lui ont en effet permis de comprendre la chance que les métiers d’art et du patrimoine vivant peuvent représenter, comme créateurs de liens mais aussi générateurs de développement économique. Les artisans d’art constituent un levier important notamment pour redynamiser les centres-bourgs des villes moyennes et petites. Le député propose donc d’intégrer une dimension « métiers d’art » dans le plan Action Cœur de Ville lancé par le Gouvernement et porté par le ministre Jacques Mézard dans cet objectif. Il s’agira aussi de soutenir la création d’espaces de coworking dans les territoires intégrant des métiers d’art.

Ces fablab et lieux partagés se révèlent en effet particulièrement adaptés pour tisser des liens créatifs et mutualiser les moyens des artisans d’art. Cette action pourrait s’inscrire dans le cadre du plan gouvernemental de développement des tiers lieux annoncé en septembre de cette année par le Ministre de la Cohésion des Territoires.

Autre volet important du rapport de Philippe Huppé la question de la formation est essentielle pour assurer la transmission de ces savoir-faire d’exception. Le député a en effet pu établir un constat : les enjeux de la formation pour ces métiers qui sont bien souvent caractérisés par des petits flux sont radicalement opposés aux enjeux classiques de formation.

Il paraît donc essentiel de donner une meilleure image à ces métiers d’exception mais au-delà à la filière de l’apprentissage. La réforme de la formation professionnelle et de l’apprentissage portée par la Ministre du travail Muriel Penicaud, saluée par l’ensemble des personnes auditionnées, constitue en effet une petite révolution pour ce secteur. Dans le cadre de ce qui sera mis en place, il convient de s’assurer d’une meilleure prise en compte de ses spécificités, en passant par une gestion des formations propres aux 281 métiers d’art par un unique Opérateur de compétences nouvellement créé par la loi. Au- delà, le député propose d’expérimenter à plus grande échelle le dispositif d’« atelier-école » porté notamment par Ateliers d’Art de France, afin de s’assurer de la transmission des savoir-faire pour lesquels il n’existe plus de centres de formation. Il conviendra aussi d’ériger le concept d’entreprise apprenante comme un modèle de gestion du capital humain au sein des entreprises des métiers d’art et du patrimoine vivant grâce à une gestion active des compétences et la formation continue. La question de la formation continue est en effet fondamentale pour le secteur des métiers d’art qui connaît un taux de reconvertis de 62%.

Par les valeurs humaines de créativité, de liberté et de travail qu’ils portent, ces métiers d’art connaissent en effet un regain d’intérêt fort et il est essentiel de pouvoir accompagner cet engouement vers l’excellence française.

Dans cet objectif, il paraît essentiel de se doter aujourd’hui d’un organisme unique et fort. En réunissant les compétences et les connaissances fines de l’Institut National des Métiers d’Art et celles de l’Institut Supérieur des Métiers qui assure la gestion du label EPV entre autres, ce nouvel organisme pourrait être l’interlocuteur indispensable pour porter les savoir-faire d’excellence. D’autres compétences pourraient aussi lui être confiées, telles que l’accompagnement du label Indication Géographique (IG), lancé en 2015 par la Ministre Carole Delga et qui protège l’authenticité des savoir-faire.

De la mode à la bijouterie, de la maroquinerie aux arts de la table, en passant par la décoration et l’ameublement, ces métiers d’excellence sont en effet la vitrine de la France. Il sera donc fondamental de s’appuyer sur les compétences de tous les organismes et notamment des représentants de l’artisanat français, afin de constituer un organisme de référence en matière de savoir-faire d’exception.

Enfin, par la création d’un groupe d’étude consacré aux métiers d’excellence, le député souhaite accompagner la fondation de France métiers d’excellence, ce nouvel organisme qui pourrait prendre la forme d’un Groupement d’Intérêt Économique (GIE), à l’image d’Atout France. Comme député des métiers d’art, Philippe Huppé s’engage donc, aux côtés de tous les acteurs, à mener cette petite révolution dans le monde des métiers d’art et du patrimoine vivant.

 

 

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