Hérault - HÉRAULT - Gilets jaunes et discours du Président Emmanuel MACRON : Mes réactions...

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Hérault - HÉRAULT - Gilets jaunes et discours du Président Emmanuel MACRON : Mes réactions...

Par Henri CABANEL Sénateur de l'Hérault, le 11 Décembre 2018

HÉRAULT - Gilets jaunes et discours du Président Emmanuel MACRON : Mes réactions entre colère et frustration

Pourquoi on n’écoute pas les élus de terrain ?

Autour de Montpellier, 1 automobiliste sur 10 a un gilet jaune sur le pare-brise. A Béziers, 9 sur 10.
Il faut parcourir la France pour comprendre ce clivage qui s’est creusé entre l’urbain et sa périphérie, paupérisée, abandonnée.
Le combat pour rectifier la donne est loin d’être gagné. Car à Paris, on ne comprend pas. Car à Montpellier on ne comprend pas. Car les journalistes, agressés, ne comprennent pas.
Mais quand on vit dans un village qui est devenu un village dortoir, qui a perdu son âme tout autant que son identité, on comprend. On comprend cette fracture qui s’est faite lentement, sournoisement, sans bruit, en clivant les populations.

Je suis inquiet. Vraiment inquiet de la méconnaissance de cette mutation de certaines de nos communes et de la non compréhension des enjeux : des enjeux sociaux, économiques, environnementaux et évidemment politiques puisque c’est dans nos villages périphériques que la montée de l’extrême droite est la plus forte et régulière. Au fil des scrutins, cette montée était un indicateur de la colère et du sentiment d’abandon.
Il fallait l’entendre. Diaboliser ne fait qu’accroître la rupture.

Il faut au contraire apporter des réponses économiques et sociales aux populations précarisées.

C’est pourquoi, je prône une vraie complémentarité entre l’urbain, le péri urbain et le rural et pas seulement de bonnes intentions tintées de condescendance.
Comme certains gilets jaunes l’ont crié « comment se soucier de la fin du monde, quand le problème c’est la fin du mois ? ».

Au-delà des réformes sociales et fiscales qu’il faut engager avec courage pour répondre à cet appel au secours, il faut d’abord concentrer les efforts sur les populations en périphérie :

-confirmer haut et fort le rôle des maires et des élus, qui sont comme me l’a dit récemment une maire de l’Hérault des « amortisseurs sociaux »

-faire revenir les services publics vers ces populations qui en ont vraiment besoin

-réconcilier l’urbain avec le rural avec une vraie prise de conscience par les urbains de la plus-value des territoires ruraux pour leur action de protection de l’environnement -je porterai demain après-midi une proposition de résolution relative aux Paiements pour services environnementaux par les agriculteurs-

Mais je veux souligner aussi mon étonnement et ma colère face au refus des gouvernants et de certains parlementaires de réformer réellement la sphère politique alors que les enjeux sont démocratiques :

J’ai, en effet, présidé en 2017 une mission Démocratie représentative, participative et paritaire.
10 propositions ont été actées dans le rapport.
Parmi elles, le développement des consultations, la revitalisation du droit de pétitions...

Ce rapport a sa place dans un beau placard du Sénat comme des centaines d’autres
Sauf qu’il répond en partie aux revendications des Gilets jaunes aujourd’hui

J’ai également co signé avec le sénateur du Morbihan Joël LABBÉ (qui n’appartient pas au même groupe politique que moi) une Proposition de loi sur le statut des élus : Droits et Devoirs qui intègre notamment le casier vierge pour les candidats, la reconnaissance du vote blanc, le développement des consultations, des mesures pour lutter contre les emplois fictifs...

Cette proposition de loi est déposée depuis le 31 mai 2018.
Elle ne sera sans doute jamais examinée car aucun groupe politique ne veut la porter
Sauf qu’elle avait été co construire avec les maires de l’Hérault et les citoyens via Parlement et citoyens
Sauf qu’elle répond en partie aux revendications des Gilets jaunes aujourd’hui sur leurs souhaits de démocratie participative

Comment faire passer les messages ? Comment faire évoluer nos institutions, nos méthodes s’il n’y a aucune écoute des partis politiques et de l’exécutif ? J’avoue ma frustration. Pourquoi on n’écoute pas les élus de terrain ?

 

 

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