Occitanie - OCCITANIE - LE BURN-OUT DES MÉDECINS IMPACT FORTEMENT LA QUALITÉ DES SOINS

Occitanie - OCCITANIE - LE BURN-OUT DES MÉDECINS IMPACT FORTEMENT LA QUALITÉ DES SOINS

Occitanie - OCCITANIE - LE BURN-OUT DES MÉDECINS IMPACT FORTEMENT LA QUALITÉ DES SOINS

Par OCCITANIE TRIBUNE - Florence DENESTEBE, le 04 Décembre 2018

2ÈME EDITION DU BAROMÈTRE DU MORAL DES PROFESSIONNELS DE SANTÉ ET DES ÉTUDIANTS EN SANTÉ   OCCITANIE : LE BURN-OUT DES MÉDECINS IMPACT FORTEMENT LA QUALITÉ DES SOINS

À l’occasion de la sortie de son baromètre du moral des soignants 2018*, prenant en compte 6 195 répondants, 360 medics dresse le portrait d’un système de santé qui s’enfonce dans la dépression et qui conduit à des incidents médicaux de sécurité sur les patients. Ainsi, en Occitanie, sur les 44 % de professionnels de santé souffrant ou ayant souffert de burn-out, ils sont 10 % à reconnaître que cet état a conduit à au moins un incident médical de sécurité sur un patient. Pour les médecins, ce taux grimpe à 23 %, largement au-dessus de la moyenne nationale !

Prendre soin des soignants pour mieux prendre en charge les patients 

Depuis quelques années, les programmes d’accompagnement des professionnels de santé en burn-out se multiplient, que ceux-ci soient nationaux, régionaux, dédiés à une profession ou s’adressant à tous. Pourtant, pour le Dr Grégoire Pigné, Président de 360 medics et oncologue : « S’il est important le prendre en charge le burn-out des soignants, il est devenu plus que nécessaire de mettre en place des politiques de santé prévenant celui-ci. Loin d’être corporatiste, il s’agit d’abord de répondre à un enjeu de santé publique car un bon soignant est un soignant en bonne santé ! ».

De fait, les chiffres du baromètre du moral des soignants 2018 sont plus qu’alarmistes. Ainsi, en Occitanie, 85 % des professionnels de santé connaissent un épuisement, et 13 % d’entre eux souffrent d’épuisement physique, c’est plus que la moyenne nationale qui est à 11 %. Parmi les 43 % d’infirmiers en exercice se disant touchés ou ayant été touchés par le burn-out, ils sont 66 % à reconnaitre que, si cela n’a pas conduit à un incident médical de sécurité́ sur un patient, le risque existe.

 

“La santé ne s'achète pas ! Alors arrêtons de vouloir faire du soin un business"

Aide-soignant en structure publique (Occitanie, 31)
 

2018, un moral plus proche des idées sucidaires que du bien-être…  
 

Après une année 2017 marquée par un moral des soignants particulièrement bas sur l’ensemble de la France, 2018 reste profondément marquée par le pessimisme des soignants.

En Occitanie, le bilan concernant l’état physique et mental des professionnels de santé est très alarmant. De fait, ce sont 90 % des infirmiers qui ressentent un épuisement dont 62 % un épuisement moral et physique (70 % et 45 % pour les médecins).

D’autre part, 87 % des médecins et 95 % des infirmiers de la région estiment que leur travail n’est pas reconnu à sa juste valeur et 55 % des médecins et des infirmiers estiment que leur rythme de travail impacte leur performance professionnelle.

Par ailleurs, 66 % des professionnels de santé de la région ont déjà fait face plusieurs fois à un comportement violent de la part d’un patient. C’est plus que la moyenne nationale qui est
à 58 %.

… qui se traduit par des taux de burn-out importants

À la question « Souffrez-vous ou avez-vous souffert de dépression (burn-out) lié à votre travail ? » 44 % des soignants (47 % des médecins et 43 % des infirmiers) occitans répondent positivement.

“Le manque de respect croissant des patients envers la profession médicale commence à inquiéter

Médecin en libéral (Occitanie, 31)

Cette situation est d’autant plus critique que pour 23 % des médecins occitans, souffrant ou ayant souffert de burn-out cela a déjà conduit à un incident médical de sécurité sur un patient (5 % pour les infirmiers de la région). Un chiffre alarmant en comparaison avec la moyenne nationale qui est de 8 %.

Pour le Dr Grégoire Pigné, la conclusion est du côté des soignants : « Pour la première fois cette année, nous leur avons laissé la possibilité de s’exprimer en fin de questionnaire. Nous nous attendions à des témoignages, des réflexions, ... mais pas en aussi grand nombre. De fait, sur les 6 195 répondants pris en compte pour ce baromètre 2018, 1 844, soit près de 30 %, en ont profité pour livrer leur témoignage, partager leur vécu mais également avancer des pistes de changements. Les basses pressions régnant sur le système de santé français ne sont pas inéluctables. Désormais, on améliorera la qualité des soins apportés aux patients que si on adresse les difficultés des soignants ; ils ne peuvent plus être une variable d’ajustement du système de santé ! ».

 

 

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